
Deux roquettes sont tombées sur un bazar situé dans l'est de l'Afghanistan, alors qu'une réunion entre des notables locaux et des représentants de l'armée française se tenait à proximité. Les tirs auraient blessé une trentaine de personnes.
Dix civils afghans ont été tués et 30 blessés après que des Taliban ont tiré deux roquettes sur le bazar de Tagab : une localité située dans l'est de l'Afghanistan, à proximité de la capitale Kaboul.
"Le porte-parole des Taliban auquel j’ai parlé m’a affirmé que l’attaque visaient les forces étrangères", rapporte le correspondant de France 24 à Kaboul, Jérôme Starkey.
A quelques centaines de mètres se tenait en effet une "choura", assemblée de notables locaux tenue en présence du commandant des forces françaises dans l'est de l'Afghanistan, le général Marcel Druar. Ce dernier a expliqué à l’agence AP être satisfait que la réunion ait pu se poursuivre malgré l’attaque.
"Je voulais que l’on aille jusqu’au bout (…) Partir aurait montré que je pensais d’abord à me protéger plutôt que de continuer à leur expliquer que j’étais là pour les protéger", a expliqué le général, qui commande la Task Force Lafayette.
Une centaine de soldats et policiers afghans ainsi qu'une compagnie de 150 militaires français avaient été déployés pour assurer la sécurité de la choura.
Les Taliban contre-attaquent
Selon Claire Billet, également correspondante de France 24 en Afghanistan, une telle attaque était prévisible.
"C’est finalement assez représentatif de la situation sur le terrain afghan, notamment dans la province de la Kapisa où sont majoritairement basés les soldats français : les rebelles Taliban contre-attaquent quand une vaste offensive est lancée", explique la journaliste.
Des propos qui concordent avec ceux de l'amiral Christophe Prazuck, porte-parole de l'état-major de l'armée française. "Les insurgés saisissent n'importe quelle opportunité pour nous faire du mal... Mais dans ce cas, avec le cynisme et la violence qui leur sont habituels, ce ne sont pas des soldats mais la population civile afghane qui a été touchée..."
De quoi gonfler le nombre déjà important de victimes civiles. Sur les six premiers mois de 2009, la Mission d'assistance des Nations unies en Afghanistan (Unama) a recensé 1 013 décès de civils imputables à des violences, soit 24 % de plus que sur la même période l'année précédente. Parmi ces décès, 59% seraient le fait des rebelles talibans et 30,5% des forces pro-gouvernementales, a précisé l'Unama.
Ces forces sont appuyées par des unités logistiques : onze hélicoptères basés à Kaboul ainsi que des détachements aériens déployés sur les bases de la coalition, à Bagram et Kandahar. Quelque 3 400 militaires français opèrent sur la sol afghanistan, surtout dans la province de la Kapisa et au sein du district de Surobi.
Par ailleurs, un débat parlementaire sur l'engagement français en Afghanistan s'est tenu lundi après-midi au Sénat français. Il s'agissait pour les sénateurs français d'évoquer l'avenir du pays. Gérard Larcher, président de l'institution, qui a récemment effectué un voyage en Afghanistan, a pour sa part affirmé au quotidien Le Monde que l'Hexagone doit se fixer "une perspective de départ" d'ici à "quatre ou cinq ans".