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À la Une de la presse, mercredi : le tollé provoqué par la destruction d’un de ses satellites par la Russie, les conséquences terrestres de la course à l’espace pour une petite île de l’archipel indonésien, la comparution du polémiste d’extrême-droite français et possible candidat à la présidentielle Éric Zemmour pour "complicité de provocation à la haine raciale", et la présence du pronom personnel neutre "iel" dans le Petit Robert.

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À la Une de la presse, le tollé provoqué par la destruction, lundi, d’un de ses satellites par la Russie – un tir de missile qui a généré de nombreux débris et créé un risque pour la Station spatiale internationale.

La "guerre des étoiles" est-elle encore seulement une hypothèse de science-fiction ? La "bataille de l’espace", en tout cas, fait la Une, mercredi, de plusieurs quotidiens français, à commencer par Le Figaro, qui voit dans cet épisode "la preuve que l’espace est devenu un enjeu stratégique majeur" : "Sans les 4 000 satellites en service, toutes sortes d’activités humaines seraient instantanément plongées dans le noir, d’une partie des télécoms au GPS pour les transports, des prévisions météo à la surveillance militaire et à l’espionnage". L’espace, ce "bien commun" dont La Croix dénonce à la fois la militarisation et la pollution, en regrettant que les tentatives de régulation aux Nations unies restent bloquées depuis des années. Un spécialiste du droit de l’espace note que "si le tir russe n’est pas illégal, il contrevient, en tout cas, aux bonnes pratiques que les États se sont engagés à respecter, notamment dans la directive onusienne de 2007 sur la prévention des débris spatiaux".

Le président russe, Vladimir Poutine, est accusé par les États-Unis, d’être responsable de ce tir "dangereux et irresponsable". Libération l’accuse même de se livrer à un "concours d’orbite", de chercher à "montrer les muscles", dans ce que le journal présente comme une nouvelle guerre froide : "La crise des missiles version 21e siècle, ne se déroulera pas à Cuba, mais dans le cosmos", prédit Libé. De son côté, le Kremlin, cité par The Moscow Times, a réagi en accusant Washington de faire preuve d’"hypocrisie", dans la mesure où les États-Unis développent et testent eux-mêmes "activement, et sans aucune notification, divers types d'armes de frappe et de combat en orbite", selon le ministère russe de la Défense, qui voit les actions américaines comme "une menace incompatible avec (les) objectifs déclarés d'utilisation pacifique de l'espace".

À la une de Libération ce mercredi :

???? Espace : concours d’orbite https://t.co/nj2k4mQp7h pic.twitter.com/rHjwMMzeNr

— Libération (@libe) November 16, 2021
La course à l’espace se joue aussi sur Terre, dans une petite île au large de l’Indonésie. The New York Times fait état de l’invitation lancée par le président indonésien, Joko Widodo, au fondateur de SpaceX, Elon Musk – une invitation à lancer ses fusées depuis l’Indonésie. D’après le quotidien américain, le patron de Tesla n’aurait pas encore conclu d'accord ni même commenté publiquement cette invitation, mais la possibilité de son installation aurait déjà séduit les autorités d’une petite île de l’est de l’archipel, l’île de Biak, en Papouasie occidentale. Le problème, c’est que les peuples autochtones qui y vivent sont farouchement opposés à ce projet, qui impliquerait notamment de couper des arbres dans des forêts protégées et de perturber l'habitat d’oiseaux en voie de disparition. "Dites à Elon Musk que nous ne voulons pas perdre nos fermes à cause de cette base spatiale. Nous ne mangeons pas de satellites. Nous mangeons du taro et du poisson de la mer", a fait savoir le chef du Conseil coutumier de Biak.

A la Une également, les réactions au sommet virtuel entre Joe Biden et Xi Jinping, dans la nuit de lundi à mardi. Les informations sur ce que se sont dits les présidents américain et chinois arrivent au compte-goutte. D’après The Financial Times, qui cite un conseiller américain, les deux dirigeants auraient évoqué la nécessité de discuter de la "stabilité stratégique" nucléaire, ce qui serait un progrès dans la mesure où la Chine avait d’abord refusé ces discussions. The Global Times ne mentionne pas d’avancée en ce sens mais martèle que les deux dirigeants ont assuré ne pas vouloir d’une "nouvelle guerre froide", le journal officiel chinois exprimant son souhait de voir Washington tenir ses promesses. Les États-Unis, eux, semblent surtout souffler le chaud et le froid. The Washington Post rapporte que la Maison-Blanche devrait annoncer prochainement que ni le président Joe Biden ni aucun autre membre du gouvernement n’assisteront aux prochains Jeux olympiques de Pékin. Un "boycott diplomatique", plutôt que total, pour protester contre la répression des musulmans ouïghours au Xinjiang.

Un mot, enfin, de la comparution devant la justice française, mercredi, d’Éric Zemmour pour "complicité de provocation à la haine raciale". Cette nouvelle convocation – comme ses condamnations passées – sont-elles un handicap ou un atout pour le polémiste d’extrême-droite, qui ne s’est toujours pas déclaré candidat à la présidentielle ? La Croix observe que "ces procès lui donnent l’occasion de se présenter à la fois comme un défenseur de la liberté d’expression et comme une victime muselée par un 'système' politique et judiciaire". Éric Zemmour, dont "les obsessions identitaires et anti-islam colonisent le débat", selon Le Monde, qui le présente comme "le fer de lance" du "pôle médiatique réactionnaire" du milliardaire breton Vincent Bolloré. Un empire médiatique dont l’un des buts serait de peser sur la présidentielle, d’après le journal.

La guerre des étoiles aura-t-elle lieu ? Sommes-nous à la veille d’une nouvelle guerre froide ? Le pronom personnel "iel" a-t-il sa place dans le Petit Robert ? Pour le ministre français de l’Éducation nationale, cité par le Huffington Post, la réponse est non. Selon Jean-Michel Blanquer, ce nouveau pronom personnel, employé pour une personne quel que soit son genre, féminin ou masculin, n’a pas à figurer dans le dictionnaire "car la langue inclusive n’est pas l’avenir de la langue française". L’avenir, vaste question…

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