A la Une de la presse, ce mardi 16 novembre, la poursuite de la crise migratoire à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne. La répression des manifestations contre le régime à Cuba. La ratification du gigantesque plan de financement des infrastructures aux Etats-Unis. Et un nouveau drapeau tricolore passé inaperçu.
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A la Une de la presse, la poursuite de la crise migratoire à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie, où des milliers de migrants se pressent toujours, dans l’espoir d’entrer dans l’Union européenne.
«Loukachenko derrière, les barbelés devant», et au milieu, des migrants pris au piège, pris en étau. Le journal polonais Gazeta Wyborcza montre ce matin des centaines d’entre eux rassemblés près du poste-frontière de Kuznica, où ils seraient arrivés après avoir passé des jours dans des forêts glaciales, massés dans des tentes sans eau ni nourriture, avant d’être emmenés jusqu’à la frontière par «des responsables biélorusses». La Biélorussie d’Alexandre Loukachenko est accusée par le quotidien français La Croix, d’instrumentaliser les migrants pour se «venger» de l’UE, qui refuse, depuis un an, de reconnaître sa réélection et qui a décidé, hier, d’étendre encore un peu plus les sanctions contre la Biélorussie.
Le quotidien britannique The Guardian demande à Bruxelles de venir en aide aux migrants piégés entre la Biélorussie et la Pologne. Le journal, qui évoque la mort, ce week-end, d’un jeune Syrien dans les bois près de cette frontière – le neuvième décès enregistré dans la région «depuis que Loukachenko a commencé à exploiter cyniquement le désespoir des migrants» - alerte sur le fait qu’il y en aura certainement plus dans les jours à venir, alors que les températures plongent en-dessous de zéro. «L'Europe, écrit le journal, doit s'opposer à l'instrumentalisation des migrants à des fins politiques, mais elle doit le faire aussi de son côté de la frontière, à commencer par la Pologne», où le gouvernement nationaliste «a profité de (cette) crise pour adopter une loi autorisant le refoulement des migrants sans examen de leurs demandes d'asile». Une attitude qui n’a pas provoqué le moindre «murmure» à Bruxelles, regrette le journal, qui observe que l’UE laisse également Varsovie s’engager à construire un mur frontalier «dans le style Trump». Dans un dessin publié par Libération, la dessinatrice Coco, elle, ironise, en montrant les présidents russe et biélorusse conduisant un bulldozer repoussant les migrants vers les frontières européennes. «On leur apporte leurs idéaux d’humanisme sur un plateau. Ils les boudent! Ingrats d’Européens», pestent-ils.
A la Une également, la répression, hier, à Cuba, des manifestations pour «le changement» et la libération des prisonniers politiques. Ce mouvement baptisé «15N», comme 15-Novembre, a donné lieu à l’arrestation de plusieurs dissidents, selon le Diario de Cuba, qui fait notamment état des arrestations de l'ancien prisonnier politique Ángel Moya Acosta et la dirigeante des Dames en blanc, Berta Soler, mais également de nombreuses convocations par la police, de menaces de représailles, et de plusieurs actes de «répudiation» – qui consistent, entre autres, à assembler une foule autour d’un contestataire, pour l’insulter et lui crier dessus. Le journal officiel Granma, lui, ne mentionne nulle part la moindre répression mais évoque une nation «optimiste, joyeuse, sûre d’elle et toujours victorieuse», alors que Cuba s’ouvrait de nouveau, hier, au tourisme, et que les élèves retournaient à l'école, après des mois de fermeture, dus à la pandémie. «Les services de sécurité cubains tentent de mettre fin aux manifestations. Mais le peuple a déjà fait comprendre ce qu’il veut: cesser de se battre pour survivre, la démocratie, et le changement», assène le très anti-castriste Miami Herald, qui rapporte que la diaspora cubaine de Miami a également manifesté, dimanche et hier, pour exprimer son soutien aux habitants de l’île.
Aux Etats-Unis, le président Joe Biden a ratifié, hier, son gigantesque plan sur les infrastructures, doté de 1200 milliards de dollars. «Imaginez de vivre dans un pays où vous pouvez recevoir des menaces de mort pour avoir voté en faveur de l’amélioration des ponts, des routes, des ports, des aéroports et des connexions Internet. Oh, attendez! Nous vivons dans ce pays»: quelques heures après sa signature, USA Today reste abasourdi par la violence des discussions qui ont précédé l’adoption de ce plan, présenté par ses détracteurs comme la manifestation de la «traîtrise» de ses partisans. Une violence désormais omniprésente dans la vie politique américaine, selon le journal, qui cite également l’exemple de l’invasion du Capitole, en janvier dernier, par les partisans de Donald Trump. Accusé d’«entrave aux prérogatives d'enquête du Congrès», précisément, sur cette attaque, Steve Bannon, qui refusait jusque-là de répondre à la convocation des parlementaires, s'est finalement rendu à la police, hier, à Washington. Le quotidien britannique The Independent cite les quelques mots lancés par l’ancien conseiller stratégique de Donald Trump, avant d’entrer dans les locaux du FBI: «Nous combattrons le régime Biden»…
On ne se quitte pas là-dessus. Avant de vous dire à demain, je vous propose de jeter un cil au Guardian, qui s’amuse de l’indifférence qui a accueilli la décision d'Emmanuel Macron d’assombrir le bleu des drapeaux français flottant autour de l'Élysée, pour être plus fidèle au drapeau de 1793, le drapeau de la révolution française. «Des conseillers présidentiels ont déclaré que le changement a été décidé en juillet 2020, mais personne ne semble l'avoir remarqué jusqu'à présent», observe le journal. Moi non plus, je le confesse. Sacré bleu!
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