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Égalité salariale en France : les femmes "travaillent gratuitement" à partir de mercredi

La lettre d'information féministe Les Glorieuses a calculé une date et une heure pour rendre compte des inégalités salariales persistantes entre les hommes et les femmes en France. Selon elle, les femmes commencent à "travailler gratuitement" cette année à partir de mercredi à 9 h 22. Le collectif lance un appel aux candidats à la présidentielle pour résorber cet écart.

Les femmes en France commencent à "travailler gratuitement" mercredi 3 novembre à 9 h 22, du fait des inégalités salariales persistantes, selon la lettre d'information féministe Les Glorieuses. Cette date et cette heure symboliques ont été calculées, comme chaque année depuis 2015, à partir de statistiques européennes sur l'écart de salaire entre les femmes et les hommes en France. Cette année, la différence atteint 16,5 %, contre 15,5 % l'an dernier, avec une date déterminée alors au 4 novembre à 16 h 16.

"L'inégalité salariale se creuse", déplore dans un communiqué Rebecca Amsellem, économiste et fondatrice des Glorieuses, pour qui "des mesures concrètes doivent être mises en place dès aujourd'hui afin d'éviter d'attendre 2234 pour voir naître l'égalité salariale".

Dans une série de propositions, soumises aux candidats à l'élection présidentielle de 2022, les Glorieuses demandent que l'accès des entreprises aux subventions et marchés publics soit conditionné à des progrès en la matière.

Il importe également de "revaloriser les salaires des emplois où les femmes sont les plus nombreuses", par exemple les infirmières et les sages-femmes, insistent les Glorieuses, qui plaident par ailleurs pour que le congé paternité dure aussi longtemps que le congé maternité.

"Oui, l'égalité coûte de l'argent", a observé Rebecca Amsellem, mais "il en va de même pour sauver l'industrie aéronautique. Et c'est un choix que le gouvernement est en mesure de faire pour ses citoyens et citoyennes."

Des soutiens politiques et syndicaux

Pour sensibiliser les internautes aux inégalités salariales, les Glorieuses ont diffusé le hashtag #3Novembre9h22 sur les réseaux sociaux.

Sous ce mot-clé, la CFDT a demandé sur Twitter et dans un communiqué "la revalorisation effective des métiers majoritairement occupés par des femmes", évoquant les emplois dits "de la deuxième ligne". "Les femmes ne peuvent pas être les égales des hommes à 75 %. L'égalité, c'est 100 %  !", a fait valoir le premier syndicat français.

|| COMMUNIQUÉ DE PRESSE || #Egalitépro La CFDT revendique la revalorisation effective des métiers majoritairement occupés par des #femmes. Pour beaucoup il s’agit des métiers dits de la 2ème ligne. https://t.co/54JDDkKmoM #3novembre9h22 pic.twitter.com/P08qHPRlBc

— CFDT (@CFDT) November 2, 2021

Des personnalités politiques ont également pris la parole sur Twitter, comme Valérie Pécresse, qui espère représenter la droite à la présidentielle. La présidente de la région Île-de-France a remercié les Glorieuses de "nous rappeler que le chemin de l'égalité réelle est encore long".

Toujours 16,5% d’écart salarial entre les femmes et les hommes en 2020 (source Eurostat). C’est comme si, à partir du #3Novembre9H22, les femmes travaillaient gratuitement!Merci @Les_Glorieuses de nous rappeler que le chemin de l’égalité réelle est encore long

— Valérie Pécresse (@vpecresse) November 1, 2021

Mercredi vers 9 h 22, les députées Paula Forteza et Albane Gaillot présenteront quant à elles un "budget de la dernière chance pour faire enfin avancer l'égalité femmes-hommes".

Avec AFP