
Au Liban, Hassan Nasrallah a expliqué que le Hezbollah est prêt à travailler avec le nouveau gouvernement de Saad Hariri. Le parti chiite a en effet obtenu deux portefeuilles ministériels au sein de la nouvelle équipe.
AFP - Le chef du Hezbollah chiite Hassan Nasrallah a affirmé mercredi que son parti allait coopérer avec le nouveau gouvernement libanais, mais invité aussi ce dernier à la "patience" avant de s'attaquer aux "grands dossiers", en référence à l'épineuse question de son arsenal.
"Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir en vue de la réussite de ce gouvernement (...) nous sommes sincères au niveau de la coopération", a-t-il affirmé lors d'un discours retransmis sur grand écran devant des centaines de partisans à l'occasion de la "journée des martyrs" du mouvement chiite.
Mais, a-t-il ajouté, "j'appelle (le gouvernement) à patienter avant de mettre à l'ordre du jour les grands dossiers pour ne pas aller d'une crise à une autre".
Il faisait référence à l'arsenal de son mouvement, principal point de litige entre la minorité parlementaire menée par le Hezbollah et la majorité du Premier ministre Saad Hariri qui a formé lundi un gouvernement d'union après cinq mois de négociations difficiles entre les deux camps.
Le Hezbollah a obtenu deux portefeuilles au sein du nouveau cabinet.
Mardi, le chef d'état-major israélien, le général Gaby Ashkenazi, a affirmé que le Hezbollah possédait des "dizaines de milliers de roquettes" pouvant atteindre les grandes villes de l'Etat hébreu.
"Si nous ouvrons ces grands dossiers, nous allons vers un problème", a-t-il affirmé.
Le chef du Hezbollah a indiqué que son mouvement "était prêt à discuter de tout autour de la table du dialogue national", entamé en 2006 entre les deux camps et axé sur l'arsenal du "Parti de Dieu".
Le Hezbollah estime nécessaire de conserver son arsenal pour protéger le pays contre une éventuelle attaque israélienne.
La majorité l'accuse de faire le jeu de l'Iran et de la Syrie et insiste pour que l'Etat ait le monopole des armes et des décisions de guerre et de paix.
Elle l'accuse également d'avoir utilisé ses armes contre des Libanais en mai 2008, lorsqu'une crise de plus d'un an et demi entre les deux camps a débouché sur des heurts sanglants dans le pays et un coup de force deu Hezbollah à Beyrouth.
Le chef du Hezbollah a également appelé à un "rapprochement" entre Ryad et Téhéran pour faire face aux problèmes dans la région, faisant référence notamment au conflit au Yémen entre le gouvernement de Sanaa, apputée par Ryad, et la rébellion chiite, accusée par le Yémén d'être soutenue par l'Iran.
"Il doit y avoir une coopération entre ces deux grands puissants pays. La région a besoin d'un pompier pour éteindre les incendies (...) et dans le nord du Yémen, il y a un grand incendie".
Cheikh Nasrallah a par ailleurs écarté l'éventualité d'une nouvelle guerre israélienne contre le Liban, tout en affirmant que son mouvement était prêt à y faire face.
"Envoyez autant que vous voulez de troupes et nous les détruirons et nous tuerons vos officiers et vos soldats", a-t-il assuré, qualifiant les récentes déclarations israéliennes de "guerre psychologique".
En juillet-août 2006, l'Etat hébreu a mené contre le Hezbollah une guerre de 34 jours sans parvenir à le neutraliser.
Le conflit, déclenché après l'enlèvement par le Hezbollah de deux soldats israéliens à la frontière, a fait plus de 1.200 morts, en majorité des civils, côté libanais, et 160 morts côté israélien, pour la plupart des militaires.