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Coup d'envoi de la grande campagne de vaccination contre la grippe A (H1N1)

Six millions de Français - les personnes présentant le plus de risques - sont invités à se faire vacciner contre la grippe A (H1N1), ce jeudi, dans les 1 060 centres ouverts sur l'ensemble du territoire.

La vaste campagne de vaccination contre la grippe A (H1N1) à destination du grand public débute ce jeudi, dans toute la France. Les personnes qui présentent le plus de risques, soit 6 millions d’individus, seront vaccinées en priorité.

Seules les personnes munies d’un bon de vaccination, délivré par la Sécurité sociale, peuvent se présenter dans les 1060 centres ouverts sur le territoire.

La vaste campagne de communication – clips Internet et télévisés, spots radios et campagne d’affichage – n’a cependant pas convaincu les Français : un dernier sondage CSA publié lundi indique que 76 % d’entre eux ne souhaitent pas se faire vacciner.

La première vague de vaccination, lancée le 20 octobre pour les professionnels de la santé, a d’ailleurs rencontré un succès "timide", selon la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot. Seuls 10 % des professionnels de santé ont répondu à l’appel au "sens du devoir civique" de leur ministre de tutelle. Roselyne Bachelot doit "montrer l’exemple" aujourd'hui, en se faisant vacciner en présence de caméras de télévision.

La campagne de vaccination se déroule en plusieurs étapes. Le personnel de santé passe en priorité, suivi des personnes fragiles et de l’entourage des nourrissons de moins de 6 mois. Selon Roselyne Bachelot, les femmes enceintes seront pour leur part appelées "très prochainement" - dès qu’un vaccin adapté sera disponible.

Par la suite, un plan de vaccination pour les enfants de 6 à 23 mois, puis pour les douze millions d’élèves du pays (de la maternelle au lycée), sera lancé.

Ce sera ensuite au tour du reste de la population, "sans doute avant la fin de l’année", selon Mme Bachelot.

Les Français se méfient du virus... et du vaccin

Si les Français prévoient de bouder les centres de vaccination, c’est qu’ils sont méfiants vis-à-vis du vaccin - peut-être même davantage qu’à l’égard du virus. En cause : la présence d’adjuvant, dont les effets secondaires demeurent peu connus. Les autorités ont d’ailleurs préféré administrer un vaccin dépourvu de cette substance aux femmes enceintes.

Un doute persiste aussi sur la nécessité d’administrer deux doses pour une protection efficace. Les autorités sanitaires françaises préconisent en effet deux injections, à trois semaines d’intervalle. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) affirme quant à elle que l’immunisation contre le virus s'avère efficace avec une seule dose.

La commande gouvernementale de 94 millions de doses à quatre laboratoires, pour 808 millions d’euros, fait débat. "Il y a eu une survente des laboratoires et un "surjeu" de la part du gouvernement", constate Jean-Marie Le Guen, président de l’Assistance publique - Hôpitaux de Paris (APHP), dans les colonnes du "Parisien". En effet, la grippe A (H1N1) constitue une véritable manne pour les laboratoires, qui prévoient une confortable augmentation de leur chiffre d’affaire.

Pour l’heure, 34 personnes sont mortes en France, et 6 000 dans le monde, après contraction du virus. Selon la commissaire européenne à la Santé, Androulla Vassiliou, "un Européen sur trois" pourrait être infecté par le virus au cours des prochains mois.