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À la une de la presse, les législatives en Allemagne, où les sociaux-démocrates devancent d’une courte tête les conservateurs.

"Thriller à la chancellerie" : d’après le quotidien populaire Bild, le candidat du SPD, Olaf Scholz, dispose d’une légère avance sur Armin Laschet, pour la CDU-CSU, mais tous deux assurent être en mesure de former une coalition. D’où l’allusion aux sueurs froides à la une du tabloïd.

"Le SPD et la CDU réclament la chancellerie" : le Frankfurter Allgemeine Zeitung précise que le sort de cette future coalition est désormais entre les mains des Verts et des libéraux du FDP, présentés comme les "faiseurs de roi" de ces élections. "L'Allemagne se prépare à des mois de négociations sans précédent", prévient le journal, tandis que le quotidien Die Zeit s’inquiète de ce que ni Olaf Scholz, ni Armin Laschet, ne semblent avoir décroché de mandat suffisamment clair pour se lancer dans des changements majeurs. Une situation d'autant plus paradoxale - "regrettable" selon le journal - que "le désir de changement de politique" serait en réalité "plus grand qu'il ne l'aurait été depuis longtemps, encore plus grand qu'en 1998", lorsque la large victoire du SPD de Gerhard Schröder avait mis fin aux 16 ans de pouvoir du chancelier Helmut Kohl.

Les résultats de ces élections allemandes sont aussi à la une de la presse française. "Les négociations pour former une coalition au Bundestag sont parties pour durer, même si les résultats des législatives d’hier marquent le retour en fanfare des sociaux-démocrates et la dégringolade pour la CDU", résume Libération, qui titre "Le Bundesvague".

LIbération s’inquiète de voir les discussions outre-Rhin provoquer "une paralysie européenne" jusqu’en 2022. Le journal se réjouit, en revanche, des "piètres résultats de l’extrême droite" allemande, qui n’arrive qu’à 10 %, à rebours de la poussée populiste et xénophobe partout en Occident. "Un signe clair de la droiture politique, sociale et morale du public allemand", selon le quotidien, qui invite la classe politique française à "en prendre conscience avec une grande humilité". Il juge cependant insuffisant le bilan de l’ère Merkel en matière de transition énergétique - à voir avec un dessin de Coco : "L’Europe dit au revoir à Merkel : et surtout la santé !", ironisent les Européens devant les centrales à charbon allemandes.

Merkel sur le départ, Le Figaro fait état, lui, de la "lassitude" des Européens face au "perpétuel ronronnement germanique", en assurant que les membres de l’UE veulent désormais voir l’Allemagne "prendre davantage de responsabilités" dans une compétition internationale présentée comme "de plus en plus aiguë et dangereuse".  "L’art du compromis trouve ses limites quand il vire à la compromission", assène le journal – en citant notamment les contrats allemands d’export avec la Chine et ceux du gaz, avec la Russie.

En Suisse, les électeurs ont plébiscité hier l’élargissement du droit au mariage pour tous les couples. "Le mariage vraiment pour tous" : Le Temps rappelle que la Suisse était "l’un des derniers pays d’Europe de l’Ouest à ne pas autoriser le mariage de personnes de même sexe". "Les partenaires homosexuels et les familles homoparentales du pays auront désormais accès aux mêmes droits que les couples hétérosexuels. Les enfants de ces familles seront mieux protégés qu’ils ne le sont aujourd’hui, et certainement moins stigmatisés", se réjouit le journal, qui note que "même les cantons catholiques" ont voté "de manière claire" en faveur du mariage pour tous. Il risque tout de même de faire grincer des dents les éléments les plus conservateurs de la société helvétique, comme ce Suisse, fulminant devant son journal, dans le dessin de Chapatte : "Et dire qu’on pensait connaître ce pays !".

Au Royaume-Uni, c’est la pénurie de carburant, qui commence à exaspérer les automobilistes. À cause de la pandémie, mais aussi à cause du durcissement de la législation dû au Brexit, le pays manque de camionneurs et donc de transporteurs pour approvisionner les pompes à essence, ce qui entraîne de longues files d’attente aux stations-services. Une "pagaille" qui pourrait durer encore une dizaine de jours, d’après The Daily Mirror.

Sous pression, le gouvernement annonce que l’armée pourrait être réquisitionnée pour alimenter les pompes à essence et a décidé de délivrer 10 000 visas temporaires pour les camionneurs, en contradiction totale avec ses engagements. Il a aussi appelé les Britanniques au civisme, en leur demandant de ne pas céder à la panique, et de limiter leur approvisionnement au strict nécessaire. Un appel qui provoque les sarcasmes de Blower, dont le dessin publié sur Twitter montre Boris Johnson au volant du poids lourd fonçant dans le vide, portant l’inscription: "Restez à la maison, pour protéger le gouvernement, et économiser de l’essence". Ou quand le grand projet "Global Britain" frôle la panne sèche…

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