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À la une de la presse, lundi 20 septembre, la crise diplomatique ouverte par l’annulation, par l’Australie, du contrat portant sur la vente de sous-marins français, au nom de sa nouvelle alliance stratégique avec les États-Unis et le Royaume-Uni. La premier tour de la primaire des écologistes en France. Le "cadeau" électoral d’Emmanuel Macron aux harkis et à leurs descendants. Et les obsèques de l’ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika.

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À la une de la presse, la crise diplomatique ouverte par l'annulation, la semaine dernière, de la vente de sous-marins français à l'Australie, au profit de son nouveau partenariat stratégique avec les États-Unis et le Royaume-Uni.

L'annulation de ce contrat à 56 milliards d'euros continue de faire beaucoup de vagues. Côté français, le ministre des Affaires étrangères a exprimé sa fureur, en dénonçant le "mensonge" et la "duplicité" des alliés. La colère, mais après ? Selon L'Opinion, Paris n'aurait que "peu de leviers pour riposter" à la "réaffirmation brutale du leadership" des États-Unis, dont l'attitude poserait la question de "l'adéquation" entre les moyens et les ambitions de la France, qui a rappelé ses ambassadeurs à Canberra et à Washington. "Jamais une telle décision n'avait été prise entre la France et les États-Unis, alliés depuis près de 250 ans", même au plus fort de la crise de 2003, lorsque la France avait refusé de suivre les États-Unis en Irak, rappelle La Croix. "La rupture de ce qui avait été présenté comme 'le contrat du siècle'" ne justifie pas cependant, à elle seule, de "hausser ainsi le ton". D'après le journal, Emmanuel Macron "agit dans la continuité de ses propos" de 2019 sur l'état de "mort cérébrale" de l'OTAN, et tiendrait à partager "ses doutes sur la pertinence de l'Alliance atlantique et sur la qualité de la relation stratégique avec les États-Unis", qui ont choisi de se concentrer sur l'Asie-Pacifique, pour contenir la poussée de la Chine. "À plusieurs reprises depuis Barack Obama, ils ont fait peu de cas des Européens sur des sujets d'intérêts partagés – encore tout récemment en Afghanistan", regrette le journal.

Aux États-Unis, The Wall Street Journal juge que la crise actuelle illustre le défi, pour Washington, de "préserver l'unité de ses alliés". Le journal s'inquiète des conséquences du "dépoussiérage" des relations avec la France : "bien que le président Biden courtise plus assidûment les alliés traditionnels des États-Unis que le président Trump, il vient d'abîmer des relations étrangères vitales et, dans le cas de la France, d'exposer des différences très nettes sur la façon de s'opposer à la Chine". Du côté de Canberra, le ton est extrêmement virulent : "La fureur des Français au sujet des sous-marins est une farce, une réaction absurde et injustifiée". The Australian estime que la France "a le droit d'être déçue de perdre des dizaines de milliards d'euros", mais "pas d'accuser quiconque d'avoir agi de mauvaise foi". "Cette réaction, en réalité, est tellement exagérée et ridicule, qu'elle confirme que ce fut une erreur de s'engager avec elle dans des affaires stratégiques", cingle le journal. La colère de la France, évoquée aussi dans un dessin de Morland, pour The Times, où les alliés, dans leur sous-marin, se demandent comment réagissent les Français à la nouvelle alliance stratégique Aukus, et où Emmanuel Macron apparaît sur sa toute petite barque, brandissant son petit harpon contre eux. Les alliés, qu'on retrouve dans le dessin de Brian Adcock pour The Independent, goûtant le cru Emmanuel Macron - décrit comme "amer, avec un soupçon de représailles".

En France, les écologistes ont désigné, hier, leurs deux candidats, pour le second tour de leur primaire. D'après Libération, le "pragmatique" Yannick Jadot arrive en tête, talonné par "l'écoféministe" Sandrine Rousseau. Deux candidats qui incarnent "deux conceptions de l'écologie politique", selon Libé – d'où le titre à la Une: "Deux Verts, bonjour les débats". Bonjour les dégâts ? Le journal espère voir les écologistes renoncer une bonne fois pour toutes aux querelles fratricides du passé, pour pouvoir "peser" réellement sur la présidentielle de 2022.

La présidentielle de l'année prochaine est déjà dans tous les esprits, y compris dans celui d'Emmanuel Macron. C'est en tout cas l'analyse de L'Opinion, qui voit dans l'hommage que le président doit rendre aujourd'hui aux harkis, et à leurs descendants un "cadeau" électoral. D'après le journal, le "cadeau" en question devrait se traduire par la création d'un fonds de 300 millions d'euros et d'une loi en faveur des "personnes rapatriées d'Algérie".

L'Algérie a inhumé, hier, l'ancien président Abdelaziz Bouteflika. Les obsèques de l'ex-chef de l'Etat font la Une de toute la presse algérienne, à commencer par le quotidien officiel El Moudjahid, qui indique qu'Abdelaziz Bouteflika a été inhumé dans le Carré des Martyrs du cimetière El-Alia d'Alger, réservé aux héros de la guerre d'indépendance, en présence de son successeur, Abdelmajid Tebboune. "Des obsèques a minima", relève El Watan, qui ne cache pas son amertume. "Que restera-t-il (d'Abdelaziz Bouteflika), si ce n'est le souvenir d'un parrain kleptomane, renversé par le peuple et envoyé à la poubelle de l'histoire". "Bouteflika est mort en ce vendredi de canicule et d'ennui, et sa mort n'est qu'un fait divers, pour celui qui rêvait le panthéon". "Bouteflika, le dernier voyage", titre sobrement Liberté-Algérie, pressé de tourner la page. Le quotidien fait passer ces obsèques au second plan, préférant dénoncer "le grand gaspillage" lié aux projets d'équipements publics. Un "gouffre financier, autant qu'une source de gabegie". Liberté-Algérie, qui publie un dessin de Dilem, où un Algérien demande ce qu'Abdelaziz Bouteflika avait comme maladie. "Le pouvoir !", soupire un compatriote.

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