![Philippines : la CPI autorise l'ouverture d'une enquête sur la guerre antidrogue Philippines : la CPI autorise l'ouverture d'une enquête sur la guerre antidrogue](/data/posts/2022/07/27/1658910104_Philippines-la-CPI-autorise-l-ouverture-d-une-enquete-sur-la-guerre-antidrogue.jpg)
Soupçonnant de possibles "crimes contre l'humanité" des autorités philippines dans le cadre de la guerre antidrogue, les juges de la Cour pénale internationale ont annoncé, mercredi, avoir autorisé l'ouverture d'une enquête sur ces exactions. Le président philippin Rodrigo Duterte refuse de coopérer.
Une enquête est sur le point d'être ouverte. Les juges de la Cour pénale internationale (CPI) ont annoncé, mercredi 15 septembre, avoir autorisé l'ouverture d'une enquête sur les meurtres commis aux Philippines dans le cadre de la guerre antidrogue du gouvernement, constituant de possibles "crimes contre l'humanité".
La Cour, fondée en 2002 pour juger des pires atrocités commises dans le monde, "a fait droit à la demande du procureur d'ouvrir une enquête", malgré le retrait de Manille de la CPI en 2019 suite à l'ouverture d'un examen préliminaire sur ces violences.
Mais cette investigation risque d'être fortement entravée par le manque de coopération du président philippin Rodrigo Duterte. Le principal conseiller juridique du président, Salvador Panelo, a affirmé sur la radio DZBB que cette cour n’est pas reconnue par son pays. "Le gouvernement interdira l’entrée" sur son territoire de tout membre de cette juridiction venant "recueillir des informations et des preuves", a-t-il averti.
Les juges avaient préalablement souligné que même si les Philippines se sont retirées de la CPI en 2019, la juridiction reste compétente pour connaître des crimes qui auraient été commis sur leur territoire lorsqu'elles étaient un État partie au Statut de Rome, texte fondateur de la Cour.
Possibles crimes contre l’humanité
Les juges internationaux ont conclu qu'il "existe une base raisonnable pour ouvrir une enquête", notant que "l'élément spécifique constitutif du meurtre en tant que crime contre l'humanité (...) est réalisé", a déclaré la Cour dans un communiqué.
La CPI a précisé que la "campagne dite de 'guerre contre la drogue' ne peut être considérée comme une opération légitime de maintien de l'ordre, et les meurtres ne peuvent être considérés ni comme légitimes ni comme de simples excès".
Fatou Bensouda, procureure sortante de la CPI, avait annoncé en juin avoir demandé l'ouverture d'une enquête sur des milliers de meurtres qui auraient été commis aux Philippines dans le cadre de la guerre déclarée à la drogue par le gouvernement, entre 2011 et 2019.
Avec AFP