Un incendie à la mosquée de Saint-Priest dans la banlieue de Lyon a pu être maîtrisé. Le ministère de l'Intérieur évoque la piste d'un acte criminel. La Grande Mosquée de Paris condamne le "sentiment croissant d'islamophobie".
REUTERS - Un début d'incendie d'origine criminelle a éclaté samedi matin la mosquée de Saint-Priest, dans la banlieue de Lyon, a annoncé samedi le ministère de l'Intérieur.
Une manifestation est prévue dimanche à 15h00 locales devant le bâtiment, qui n'a été que très légèrement endommagé.
Le feu, qui a pris à l'aube devant la porte de la mosquée, a été très rapidement maîtrisé, a-t-on appris de source policière sans plus de précision sur la façon dont le sinistre a été déclenché.
Les fumées et la chaleur ont provoqué des dégradations dans l'entrée mais l'incendie ne s'est pas propagé au bâtiment, a-t-on souligné de même source.
Dans un communiqué, la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, précise avoir écrit au président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Mohammed Moussaoui, "pour lui faire part de son émotion suite à l'incendie criminel qui a visé la mosquée".
"Tous les moyens nécessaires, notamment de police technique et scientifique, sont mis en oeuvre pour retrouver au plus vite les auteurs de cet acte lâche et intolérable", souligne-t-elle.
Le CFCM dénonce cette "nouvelle agression visant un lieu de prière, de paix et de recueillement".
Il appelle dans un communiqué à la "vigilance et à l'engagement de l'ensemble des citoyens en faveur du respect des croyances des uns et des autres et à un meilleur vivre ensemble" et réclame "la plus grande sérénité" dimanche lors du rassemblement devant la mosquée de Sain-Priest.
Le premier secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, a assuré de sa solidarité les communautés musulmanes "atteintes dans leur dignité". "C'est une triste nouvelle pour tous les Français qui portent ensemble les valeurs de la République", souligne-t-elle dans un communiqué.
"Si l'acte criminel est bien confirmé, c'est, une nouvelle fois, après les profanations du cimetière de Notre-Dame de Lorette, un acte ignoble de racisme et de refus de l'autre", écrit la maire de Lille.
Déjà visées en avril 2007 et avril 2008, le carré musulman du cimetière militaire de Notre-Dame-de-Lorette, près d'Arras dans le Pas-de-Calais, a été la cible de nouvelles dégradations début décembre.
Pour le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap), l'incendie de Saint-Priest "confirme l'enracinement de cette forme de racisme qu'est l'islamophobie et dont l'impunité des auteurs concourt à sa banalisation".
Le président du Mrap, Mouloud Aounit, précise qu'il portera plainte.