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Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, confirme les rumeurs selon lesquelles il ne briguera pas un second mandat lors de l'élection de janvier 2010.

Mahmoud Abbas a annoncé, ce jeudi, qu’il ne souhaitait pas se présenter à sa propre succession à la tête de l’Autorité palestinienne lors du scrutin du 24 janvier. La principale raison de son retrait serait ‘’l’absence de progrès concernant le processus de paix avec Israël’’, indique Natheer Taha, correspondante de FRANCE 24 à Ramallah.
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Depuis l'accession au pouvoir, en mars dernier, du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, les pourparlers sont toujours au point mort. Le mois dernier, Mahmoud Abbas avait déjà évoqué avec le président américain, Barack Obama, l’éventualité de son retrait si Washington n'obtenait pas d'Israël un gel de la colonisation juive à Jérusalem et en Cisjordanie.
Face au refus catégorique de Benjamin Netanyahou de stopper tout processus de colonisation, Barack Obama semble s’être résigné à ménager davantage Israël. Après avoir fait preuve de fermeté à l’égard de l’État hébreu, le numéro un américain se contente désormais de l’appeler à la ‘’retenue’’.
Lors de sa visite à Jérusalem le week-end dernier, Hillary Clinton a confirmé ce tournant en demandant à Mahmoud Abbas de ne plus conditionner la poursuite du dialogue au gel de la colonisation. Mais Washington continue de considérer le président de l’Autorité palestinienne comme un élément essentiel et vital des pourpalers entre Palestiniens et Israéliens.
Un "vrai partenaire"
Avant même que Mahmoud Abbas ne confirme sa décision, la Maison Blanche a tenu à saluer celui qu'elle considère comme un "vrai partenaire" des Etats-Unis. "Je dirais simplement que, quelle que soit sa décision, nous comptons continuer à travailler avec lui", a déclaré Robert Gibbs, le porte-parole de Barack Obama, sans s'attarder toutefois sur l'impact qu'une telle décision pourrait avoir sur le processus de résolution du conflit israélo-palestinien.

‘’La Maison Blanche a quasiment annoncé avant Mahmoud Abbas qu’il se retirait de la course, puisqu’elle a publié un communiqué saluant les efforts de ce ‘vrai partenaire’. Une façon de l’enterrer avant même qu’il ait pu prendre la parole’’, note Matthieu Mabin, spécialiste de politique internationale sur FRANCE 24.

Échec de la réconciliation interpalestinienne

Élu triomphalement en janvier 2005, quelques semaines après la mort du leader emblématique Yasser Arafat, Abbas aurait également, selon son entourage, expliqué son désistement par l’échec de la réconciliation interpalestinienne. Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a jusqu’alors toujours repoussé la signature du plan de réconciliation interpalestinien et continue de contrer le Fatah, parti de Mahmoud Abbas.
L’organisation islamiste armée a par ailleurs déclaré, le 28 octobre, qu’il interdirait la tenue du scrutin du 24 janvier dans la bande de Gaza. L’élection est donc pour le moins compromise. Et le départ de Mahmoud Abbas de la présidence de l’Autorité palestinienne pourrait être retardé. Un peu plus tôt dans la journée, l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) avait fait savoir "qu’elle n’avait aucun autre candidat pour la présidentielle de janvier", rapporte notre correspondante à Ramallah, Natheer Taha. "A moins que Marwan Barghouti ne sorte de prison…", suggère Matthieu Mabin.