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Rabat exige le "départ immédiat d'une diplomate suédoise

Le Maroc accuse une diplomate suédoise d'avoir transmis des documents officiels marocains à des "séparatistes liés à l'Algérie et au Polisario". Son "départ immédiat" a été exigé.

AFP - Le Maroc a exigé mercredi "le départ immédiat" d'une diplomate suédoise, accusée d'avoir transmis des documents officiels marocains à "des éléments séparatistes, liés à l'Algérie et au Polisario", a annoncé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

L'ambassadeur de Suède à Rabat, Michael Odevald, a été convoqué mercredi par le ministre marocain des Affaires étrangères Taieb Fassi Fihri, est-il indiqué.

Au cours de cet entretien, M. Fassi Fihri a fait part à l'ambassadeur d'"un manquement grave aux pratiques diplomatiques et d'une erreur professionnelle inadmissible commis par le Conseiller de l'ambassade de Suède à Rabat, Mme Anna Block-Mazoyer", ajoute le texte.

Selon le ministère, Mme Block-Mazoyer "a transmis à des éléments séparatistes, liés à l'Algérie et au Front Polisario, un document officiel qui a été remis par le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération à l'ambassade de Suède à Rabat, dans le cadre d'une démarche diplomatique".

"Ce document s'est retrouvé, par la suite, entre les mains des ennemis de l'intégrité territoriale du Royaume".

Le communiqué précise que le ministère des Affaires étrangères avait organisé le 9 octobre, "dans le cadre de ses briefings réguliers, une réunion consacrée aux derniers développements de la question du Sahara marocain, à l'attention des missions européennes accréditées à Rabat y compris celles de l'Union européenne, dont la Suède assure la présidence tournante".

M. Fassi Fihri a déclaré à l'ambassadeur de Suède que "la remise de ce document officiel par Mme Block-Mazoyer contrevient aux règles d'éthique et de professionnalisme diplomatiques, qui exigent que le contenu des documents échangés soit destiné exclusivement aux autorités gouvernementales des pays représentés. Ils ne peuvent nullement être utilisés contre les intérêts du pays d'accréditation", souligne le communiqué.

"Pour toutes ces considérations, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération a informé l'ambassadeur de Suède à Rabat que les autorités marocaines exigent le départ immédiat de Mme Anna Block-Mazoyer", conclut le communiqué.

Le ministère suédois des Affaires étrangères a confirmé avoir été informé et a affirmé dialoguer avec Rabat sur cette question.

"Il s'agit de questions bilatérales, qui ne sont pas liées à la présidence suédoise de l'UE", a déclaré à l'AFP Cecilia Julin, la porte-parole du ministère suédois des Affaires étrangères.

Interrogée sur le fait de savoir si la diplomate, qui se trouve toujours au Maroc allait quitter le pays, elle a déclaré: "Normalement, on respecte ce genre de décisions".

Cette demande de "départ immédiat" est "une mesure exceptionnelle dont le Maroc a rarement usé, a affirmé à l'AFP une source proche du ministère marocain des Affaires étrangères. Au Maroc comme dans les autres pays, une telle mesure ne peut concerner que des actes très graves".

Le Maroc considère que le Sahara occidental, une ancienne colonie espagnole annexée et administrée depuis 1975, fait partie intégrante du royaume. Le Front Polisario, soutenu par l'Algérie, réclame pour sa part son indépendance, Rabat proposant une large autonomie sous sa souveraineté.

La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a renouvelé lundi à Marrakech (sud) le soutien des Etats-Unis à la position marocaine.