À la une de la presse, ce mardi 13 juillet, les réactions à l’allocution, la veille, d'Emmanuel Macron. Le président français a exposé les détails du tour de vis sanitaire nécessaire, selon lui, pour faire face à la propagation rapide du variant Delta du Covid-19. Parmi les mesures annoncées : l’obligation vaccinale pour les soignants, et l’extension du pass sanitaire. Le chef de l'État a également présenté ses projets de réformes pour la fin de son quinquennat.
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À la une de la presse, les réactions à l'allocution, lundi soir, d'Emmanuel Macron, qui a annoncé l'obligation pour les soignants d'être vaccinés, et l'extension du pass sanitaire.
"Macron veut vacciner la France" : Aujourd'hui en France annonce un été de mobilisation contre le variant delta du Covid-19. "Le vaccin est LA solution à l'épidémie et il n'y a donc plus à tergiverser", approuve le journal. "Mobilisation immédiate ! Certes, une vague arrive, mais nous avons désormais une digue, le vaccin et il n'y a plus une minute à perdre", Le Figaro justifie la stratégie présidentielle : "Contrôler plus, pour continuer de protéger et préserver le plus de libertés possibles". "Macron durcit le ton" : "Après avoir misé sur sa capacité de conviction, le chef de l'État a recours à la contrainte", "la réplique a muté", relève L'Opinion, où le dessin de Kak montre Emmanuel Macron prêt à embarquer à l'aéroport, avec ses projets de réforme : "Pas de passeport sanitaire, pas d'embarquement", prévient le virus-douanier. Face à la propagation rapide du variant Delta, le président a un nouveau mantra, d'après Coco, dont le dessin est publié par Libération : "Vaccinées, vaccinés".
Le changement de ton présidentiel est accueilli avec scepticisme par L'Humanité. Le journal évoque un "renoncement" au principe consistant à "convaincre plutôt que contraindre", en particulier les soignants, que le président prendrait le risque "d'accabler, après 18 mois de pandémie". "Le danger existe que, faute de soignants vaccinés, le vrai sujet ne devienne le manque de soignants 'tout court', tant leurs métiers sont peu rémunérés, leurs conditions de travail indignes et inacceptables", prévient L'Huma. Trop de contraintes ou pas assez ? Dans un entretien accordé à Libération, le docteur Jean Charlet, ancien chef de service de réanimation, estime, lui, qu'"imposer le vaccin aux seuls soignants est très insuffisant" et défend l'extension de l'obligation vaccinale à tous les plus de 12 ans.
L'extension du pass sanitaire provoque, elle aussi, des inquiétudes. Le Parisien relaie les réserves exprimées, notamment, par les restaurateurs, les gérants de cinémas, et les responsables de centre commerciaux – qui pointent du doigt, entre autres, le manque de personnel pour contrôler les pass et disent craindre à la fois une désertion de la clientèle et des files d'attente interminables. Malgré ces critiques, l'intervention d'Emmanuel Macron semble avoir agi comme un électrochoc. La Dépêche du Midi fait état de la saturation, quelques minutes, seulement après son allocution des plateformes de rendez-vous en ligne pour se faire vacciner contre le Covid-19.
Ailleurs en Europe, l'obligation vaccinale semble également gagner du terrain. "En quelques jours, le vent sanitaire a complètement tourné. La pression s'alourdit sur ceux qui refusent la 'piquouze'": le journal belge Le Soir cite les cas de l'Italie, où les personnels de santé n'ont déjà plus le choix, et du Royaume-Uni, qui va rendre obligatoire la vaccination pour tous les personnels des maisons de retraite.
Dans son intervention, Emmanuel Macron est aussi revenu sur ses projets de réforme, à dix mois de la fin de son mandat. Sur la forme, Libération juge "décalé" le "discours de précampagne" prononcé hier, alors que le pays affronte une crise sanitaire. Sur le fond, le journal étrille la façon dont le président aurait "profité du moment pour fustiger les paresseux, chanter les louanges de l'industrialisation et vanter sa réforme des retraites" - qu'il dit reporter, mais pas abandonner, en "appelant les Français à se projeter dans l'avenir, qu'il a décrit dans des termes presque caricaturaux de droite libérale". Un programme trop libéral pour Libé, pas assez pour Les Échos, qui jugent que "côté économique et social, le chef de l'État est davantage du côté des carottes que du bâton". "Clairement, le 'quoi qu'il en coûte' n'a pas cédé la place au 'combien ça coûte'", regrette le journal. Quoi qu'il en soit, si le président décide de maintenir ses projets de réforme et si les Français décident de s'y opposer, il faudra tenir compte, dorénavant, des nouvelles restrictions sanitaires - à voir, pour terminer, avec le dessin de Ranson pour Le Parisien : "Il a dit quoi ?", demande un Français devant l'intervention d'Emmanuel Macron à la télé. "Que si on veut manifester contre la réforme des retraites, il va nous falloir un pass sanitaire", répond son épouse.
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