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La Formule 1 après Bridgestone

Le retrait de Bridgestone en Formule 1, en fin de saison prochaine, devrait marquer un tournant dans l'histoire du sport automobile. Dès 2011, la FIA pourrait être contrainte de faire appel à plusieurs fournisseurs de pneus.

Conséquence logique d’une année en berne, Bridgestone, l'unique fournisseur de pneus du circuit de Formule 1, a annoncé qu’il ne renouvellera pas son contrat après la saison 2010.

"Nous devons concentrer nos ressources dans les domaines stratégiques et dans le renouveau technologique", justifie le directeur de Bridgestone Motorsport, Hiroshi Yasukawa, qui, contrairement à Jean Todt, fraîchement élu à la tête de la Fédération internationale de l'automobile (FIA), ne semble porter que peu d'intérêt à l'égard du  nom du groupe susceptible de devenir le prochain fournisseur officiel de pneus du circuit.

"Pas notre stratégie du moment"

De fait, deux possibilités s’ouvrent à la FIA. La première serait de retrouver un fournisseur unique. Ce qui est loin d'être acquis. Seuls cinq constructeurs de pneumatiques ont la capacité de remplir ce contrat : Bridgestone, Continental, Goodyear, Michelin et Pirelli. Et tous se remettent plus ou moins difficilement de la crise du secteur automobile.

A moins que le sud-coréen Hankook, dont le nom circule dans le milieu, ne vienne jouer les arbitres. Rien n’indique toutefois que le petit poucet des pneumatiques soit réellement disposé à investir d’importants capitaux - Bridgestone a produit plus de 40 000 pneus pour la saison 2009 - alors que l’audience des Grands Prix s’érode chaque année.

Contacté par FRANCE 24, le groupe Michelin, qui a quitté la F1 en 2007, refuse de commenter la décision de son concurrent japonais. En précisant, toutefois, qu'il était déjà engagé dans les épreuves d’endurance auto et moto, sports "plus proches de Monsieur tout le monde".

Même discours du côté de l’Italien Pirelli, déjà fournisseur unique du championnat du monde des Rallyes (WRC) et du Super Bike, deux types de véhicules également plus facilement identifiables aux besoins du consommateur lambda.

Pour Goodyear, qui a abandonné la F1 en 1998, il n’est pas non plus question, pour l’heure, de retourner sur le circuit, même s'il avoue garder une "option sur la meilleure décision à prendre en temps voulu".

Un retour vers la guerre des pneus ?

Il est tout bonnement inconcevable pour Continental de reprendre le flambeau. Depuis 1995, le fabricant allemand a basé sa politique de communication sur le parrainage des compétitions de football. Le responsable des relation publiques du groupe, Alex Luehrs, est clair : "La F1 n’est pas dans notre stratégie du moment". Et d’ajouter que la catégorie reine du sport auto a perdu tout intérêt depuis que la guerre du pneu n'est plus relayée dans les médias.

Si aucun des principaux acteurs du monde pneumatique ne pense aujourd’hui vouloir - ou pouvoir - fournir à eux seuls la F1 en 2011, une deuxième possibilité existe : un retour vers le système qui prévalait avant 2007, où plusieurs fournisseurs coexistaient. Cette stratégie pourrait alors de nouveau faire jouer la concurrence entre les différents modèles et peut-être verra-t-on de nouveau une voiture remporter un Grand Prix aussi grâce à ses pneus.