C’est l’histoire d’un crabe américain qui envahit la Méditerranée, et il est loin d’être le seul. Plusieurs espèces venues d’ailleurs menacent aujourd'hui la biodiversité. Comment limiter ce phénomène ?
Lorsqu’ils quittent un port, les ferries ou les cargos remplissent leur cale avec de l’eau pour maintenir leur équilibre - on appelle cela le ballast. Mais il embarquent aussi par la même occasion algues, micro-organismes ou encore œufs de poisson : bref, tout un écosystème qui sera rejeté dans le port d’arrivée. Le crabe bleu est l'une de ces 900 espèces voyageuses qui ont élu domicile en Méditerranée, au détriment de la biodiversité locale. Avec le changement climatique et une mer qui se réchauffe, il prolifère.
Les pêcheurs à la rescousse
Le crabe bleu n'a qu'un “super prédateur”, explique Christophe Guinot, pêcheur dans la lagune de Leucate : il s'agit du poulpe. Mais cet animal mange tout sur son passage et laisse derrière lui un désert de biodiversité. Une femelle peut porter plus de 2 millions d’œufs et se reproduire plusieurs fois par an. Si rien n’est fait pour les retirer, une véritable colonisation est en marche. Et si nous, les hommes, mangions le crabe bleu, comme c’est le cas aux États-Unis ? L’arme de lutte principale serait alors la pêche.