La liste des candidats autorisés à se présenter à la présidentielle iranienne du 18 juin ne sera finalement pas amendée. L'organe chargé de la validation des candidatures, le Conseil des gardiens de la constitution, a refusé de réexaminer son choix, malgré la demande formulée par le Guide suprême.
Le Guide suprême iranien a déclaré, vendredi 4 juin, que certaines des personnalités, dont les candidatures ont été écartées de l'élection présidentielle du 18 juin en Iran, avaient été "lésées" et injustement calomniées en ligne.
"Certains candidats ont été traités injustement. Ils ont été accusés de choses fausses qui ont malheureusement été diffusées sur Internet (...) J'appelle les organes responsables à rétablir leur honneur", a déclaré l'ayatollah Khamenei à la télévision. Un discours qui incite le Conseil des gardiens de la constitution à revoir son jugement.
Or, l'organisme chargé de la surveillance du scrutin iranien a répondu dans la journée de vendredi qu'il ne reviendrait pas sur sa décision initiale d'exclure les candidats rejetés. L'organe étatique a précisé que sa décision n'avait été affectée par aucune rumeur à l'encontre de ces candidats.
Plusieurs personnalités éminentes, dans les rangs des modérés et des conservateurs, y compris l'ancien président du parlement iranien et proche du Guide suprême, Ali Larijani, avaient été exclues de la course par le Conseil des gardiens, qui a publié ses conclusions le 25 mai.
Les électeurs iraniens auront donc le choix le 18 juin entre sept candidats, dont cinq partisans de la ligne dure et deux modérés quasi-inconnus du grand public. Une situation qui pourrait favoriser le chef de l'Autorité judiciaire, l'utraconservateur Ebrahim Raissi, qui avait obtenu 38 % des voix à la présidentielle de 2017. Il fait figure de favori.
L'abstention inquiète le Guide suprême
La campagne électorale, qui s'est ouverte officiellement il y a une semaine, ne semble pas enthousiasmer les Iraniens, dans une atmosphère d'indifférence face à une élection que beaucoup disent courue d'avance.
S'inquiétant d'une abstention record, le Guide suprême iranien Ali Khamenei a appelé à se rendre aux urnes. Ne pas voter à la présidentielle du 18 juin, c'est faire la volonté des "ennemis de l'islam", a-t-il déclaré vendredi.
"Certains veulent baisser les bras et renoncer au devoir de participer à l'élection sous des prétextes absurdes. C'est la volonté des ennemis, des ennemis de l'Iran, des ennemis de l'islam et des ennemis de la démocratie religieuse", a déclaré l'ayatollah Khamenei dans un discours télévisé.
Avec AFP et Reuters