logo

Covid-19 : la vaccination ouverte aux 12-18 ans à partir du 15 juin en France

Les jeunes de 12 à 18 ans pourront se faire vacciner contre le Covid-19 à partir du 15 juin en France, a annoncé mercredi Emmanuel Macron à Saint-Cirq-Lapopie (Lot). Le chef de l’État a également annoncé que la fin du port du masque en extérieur "se fera de manière différenciée" selon les territoires.

C’est une nouvelle étape dans la vaccination des Français. Lors d’une visite à Saint-Cirq-Lapopie (Lot), le président Emmanuel Macron a annoncé mercredi 2 juin que les jeunes de 12 à 18 ans pourront commencer à se faire vacciner contre le Covid-19 à partir du 15 juin en France.

Emmanuel Macron a expliqué que la décision de lancer la vaccination des adolescents avait été prise au cours du conseil de défense qui s'est tenu dans la matinée à l'Élysée.

Invité mercredi du journal de 20 h de TF1, le ministre de la Santé Olivier Véran a détaillé la mesure et confirmé que le gouvernement avait "tous les feux verts" des autorités sanitaires française et européenne pour procéder à la vaccination des adolescents.

Olivier Véran a indiqué que le vaccin Pfizer serait utilisé et que les adolescents devront se rendre en centre de vaccination et disposer d'une autorisation familiale. Il a également affirmé que l’accès à l’école ne dépendra pas de la vaccination.

Le chef de l'État s'est par ailleurs félicité que 50 % des Français adultes aient reçu une première dose du vaccin. Ce chiffre, atteint mercredi, représente selon lui "véritablement un cap" dans la campagne de vaccination.

Vers la fin du port du masque en extérieur

Emmanuel Macron a également évoqué depuis le Lot la perspective de ne plus être obligé de porter le masque en extérieur. Selon lui, la décision "se fera de manière différenciée" selon les territoires.

"La perspective dans laquelle on vit tous, c'est qu'on puisse progressivement l'enlever, et qu'on puisse l'enlever dans les lieux ouverts où il n'y a pas trop de risque. (...) Ça se fera là-aussi de manière différenciée sur le territoire. (...) Au niveau national, il faudra encore attendre un peu. Je pense que jusqu'à la fin juin, on va garder au niveau national à peu près la même organisation", a-t-il déclaré lors d'un point presse.

Dès mercredi, la préfecture des Bouches-du-Rhône a annoncé que le masque n'était plus obligatoire sur les plages et dans les espaces verts du département.

Face à ces annonces, il a toutefois appelé les Français à rester "extrêmement prudents et vigilants" car la circulation du virus progresse dans certaines parties du territoire, notamment dans le Sud-Ouest.

Des "signaux d'alerte" du variant indien

À la mi-journée, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal avait déjà évoqué, après le conseil de défense sanitaire, des "signaux d'alerte" avec des "hausses parfois sensibles de la circulation du virus, en Nouvelle Aquitaine".

Selon l'Agence régionale de santé (ARS) de cette région, le variant Delta, identifié pour la première fois en Inde en avril 2021 et considéré comme plus contagieux, a été repéré dans une famille de l'agglomération de Dax (Landes) sans que celle-ci n'ait été en lien avec l'Inde ou la Grande-Bretagne.

"Si on n'est pas en mesure de retrouver la source de cette contamination, c'est qu'il y avait une circulation du variant qui n'avait pas été détectée", a expliqué le délégué de l'ARS dans les Landes, Didier Couteaud,

Selon Gabriel Attal, l'"évolution défavorable est particulièrement marquée dans les Pyrénées-Atlantiques" et "dans une moindre mesure en Charente-Maritime, dans le Lot-et-Garonne, en Charente, dans les Landes et en Gironde".

À ce propos, le directeur général de l'ARS Nouvelle Aquitaine Benoît Elleboode a fait état d'un net ralentissement de la baisse du taux d'incidence la semaine passée (-7 %) par rapport aux semaines précédentes (-20 à 30 %).

Il a expliqué cette "inflexion de la courbe" par "la levée d'un certain nombre de contraintes et par le fait que la région ait été moins touchée par le Covid-19 lors des précédentes vagues" et soit donc "moins immunisée". Le virus circule donc "beaucoup plus facilement" au sein de cette population qui est en outre plus jeune qu'ailleurs.

"C'est un signal d'alerte", a souligné Gabriel Attal tout en soulignant que le niveau de circulation du virus restait "modéré".

Pfizer/BioNTech, le seul vaccin autorisé aux adolescents

La Haute autorité de santé (HAS) a rendu un avis mercredi sur la vaccination des 12-15 ans. Elle doit le communiquer jeudi matin, après le feu vert de l'Agence européenne des médicaments (EMA) à l'utilisation du produit de Pfizer/BioNTech pour cette tranche d'âge.

En dehors de Pfizer/BioNTech, les trois autres vaccins autorisés en Europe sont à l'heure actuelle réservés aux adultes.

Moderna, qui propose un vaccin à ARN messager, comme celui de Pfizer/BioNTech, a fait état fin mai de résultats encourageants de son vaccin chez les adolescents de 12 à 18 ans. Elle devrait prochainement soumettre ces données aux autorités sanitaires américaines en vue d'un élargissement de l'autorisation de mise sur le marché.

Les vaccins d'AstraZeneca et de Janssen, filiale de Johnson & Johnson, sont quant à eux réservés aux plus de 55 ans en France.

Des vacances d’été "en France", demande le président

L'accélération de la campagne vaccinale permet donc d'envisager l'été avec un certain optimisme, a souligné le président de la République.

"Les vacances seront possibles cet été", a-t-il dit, engageant ses compatriotes à prendre leurs réservations, de préférence en France : "En 2021, les vacances, c'est en France."

Au-delà de son avis sur la vaccination des 12-15 ans, la HAS doit s'exprimer jeudi sur la possibilité de réaliser un test sérologique à l'occasion du rendez-vous de première injection du vaccin pour savoir si une personne a déjà été infectée par le coronavirus.

Les autorités sanitaires estiment qu'une seule dose de vaccin suffit pour protéger une personne qui a déjà été infectée par le virus du Covid-19.

Au total, depuis le début de la campagne de vaccination en France, 26,1 millions de personnes ont reçu au moins une injection de vaccin (39,1 % de la population totale), dont 11,2 millions de personnes ont reçu deux doses (16,7 % de la population totale).

Au niveau national, le taux d'incidence est passé sous les 100 nouveaux cas pour 100 000 habitants sur une semaine (91 selon les derniers chiffres arrêtés le 29 mai par Santé publique France), un niveau jamais atteint depuis la mi-septembre 2020.

La baisse de la circulation du virus, continue depuis fin avril, a aussi permis d'alléger la pression sur le système hospitalier, avec un peu plus de 16 000 malades du Covid-19 soignés à l'hôpital mardi, presque moitié moins qu'à la mi-avril, dont 2 825 dans les services de réanimation (plus de 6 000 fin avril).

Avec AFP & Reuters