Alors que l'accord de surveillance des activités nucléaires de l'Iran a expiré vendredi, l'Iran a annoncé dimanche que l'Agence internationale de l'énergie automatique (AIEA) "n'aura aucun accès aux données collectées par les caméras à l'intérieur des installations nucléaires". Des négociations sont toutefois en cours pour prolonger cet accord, a indiqué l'AIEA.
L'Iran a décidé de ne pas prolonger l'accord de surveillance des activités nucléaires de l'Iran conclu entre Téhéran et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) il y a trois mois, a déclaré dimanche 23 mai le président du Parlement iranien, cité par l'agence de presse Fars.
"Depuis le 22 mai et avec la fin de l'accord de trois mois, l'agence n'aura aucun accès aux données collectées par les caméras à l'intérieur des installations nucléaires", a déclaré Mohamed Baqer Qalibaf.
L'AIEA a dit, jeudi, poursuivre ses négociations avec l'Iran pour prolonger de trois mois l'accord, qui arrivait à échéance vendredi. Le directeur général de l'agence internationale, Rafael Grossi, doit tenir une conférence de presse dimanche en début d'après-midi à Vienne.
Cet accord conclu le 21 février après la décision de Téhéran de mettre fin aux inspections inopinées des experts de l'agence a permis à l'AIEA de continuer pendant trois mois à collecter des données sur les activités nucléaires iraniennes, sans y avoir accès immédiatement.
Mohamed Baqer Qalibaf n'a pas précisé si les images des caméras de surveillance seraient désormais détruites. En parallèle, les discussions se poursuivent entre l’Iran, la Grande-Bretagne, la Chine, la France, l’Allemagne et la Russie pour tenter de remettre sur les rails l'accord de Vienne de 2015 (Plan d'action global commun, PAGC), qui prévoit l'encadrement des activités nucléaires de l’Iran en échange de la levée de sanctions internationales.
L'accord de Vienne en péril
Les États-Unis se sont retirés en 2018 du PAGC sous la présidence de Donald Trump et ont rétabli des sanctions contre l'Iran. Depuis mai 2019, la République islamique s'affranchit par étapes de l'accord conclu avec, outre les États-Unis, les quatre autres membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU – dont la France – et l'Allemagne.
Une loi votée l'an dernier par le Parlement iranien a obligé le gouvernement à mettre fin, le 21 février, aux inspections inopinées de l'AIEA prévues par le Protocole additionnel du PAGC.
Selon Mohamed Baqer Qalibaf, le guide suprême de la République islamique, Ali Khamenei, a soutenu la décision de ne pas prolonger l'accord avec l'agence onusienne.
"Cela a été débattu hier et la décision a été prise. La loi adoptée par le Parlement sera appliquée. Le guide suprême a souligné l'importance de cette question", a dit le président du Parlement iranien.
Avec Reuters