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Tsahal a indiqué mercredi matin avoir lancé de nouvelles frappes contre la bande de Gaza, peu après l'annonce de centaines de roquettes nocturnes tirées par le Hamas et le Jihad islamique contre la métropole israélienne de Tel Aviv. Le bilan humain, lui, continue de grimper tandis que les appels au calme de la communauté internationale restent sans effet.

L'escalade militaire entre le Hamas et Israël s'est intensifiée dans la nuit de mardi 11 à mercredi 12 juin, avec des centaines de roquettes lancées par le mouvement islamiste sur la métropole israélienne Tel-Aviv et un déluge de feu de l'armée israélienne sur la bande de Gaza.

Tsahal a indiqué mercredi matin avoir mené une nouvelle série de frappes sur cette enclave palestinienne où le Hamas au pouvoir a fait état de la destruction du siège de sa police. Les forces israéliennes ont indiqué avoir "achevé une série de raids, frappant des maisons qui appartenaient à des membres de haut rang" du Hamas.

Deux nouvelles personnes ont été tuées en Israël par le tir d'une roquette en provenance de Gaza qui s'est abattue sur leur voiture, dans la ville de Lod près de Tel-Aviv, a rapporté la police. Et un Palestinien a été tué dans des heurts avec l'armée israélienne dans le sud de la Cisjordanie occupée, ont rapporté tôt mercredi des sources officielles palestiniennes.

Après une première salve de roquettes tirées en direction de Tel-Aviv mardi soir, le Hamas a indiqué dans la nuit lancer 110 nouveaux missiles vers la métropole israélienne "en représailles à la reprise des frappes contre des immeubles habités par des civils". Le mouvement armé a également annoncé tirer 100 roquettes vers Beersheva, ville du sud où les sirènes d'alarme ont retenti, comme à Tel-Aviv.

De son côté, le Jihad islamique, deuxième groupe armé palestinien de la bande de Gaza dont au moins deux commandants ont péri dans des raids de l'armée israélienne, a annoncé avoir mené tôt mercredi une "frappe puissante contre l'ennemi, avec 100 missiles tirés en riposte aux frappes sur des bâtiments et des civils".

Le bilan s'alourdit

La communauté internationale a appelé au calme face à cette flambée de violence, la pire depuis des années entre le Hamas et l'État hébreu, déclenchée à la suite de heurts à Jérusalem-Est occupée.

Côté palestinien, les attaques israéliennes menées avec des avions de chasse et des hélicoptères de combat ont fait au moins 43 morts parmi lesquels 13 enfants, et au moins 230 blessés, selon le ministère de la Santé à Gaza. Des commandants du Hamas et du Jihad islamique ont par ailleurs péri dans ces frappes, ont confirmé ces groupes.

En Israël, ce sont cinq personnes qui ont été tuées au total dans les tirs de roquettes et des dizaines d'autres ont été blessées, selon la police et les services de secours.

"Dévastatrice"

Le Hamas a d'abord tiré mardi soir un barrage de roquettes vers Tel-Aviv, après la destruction complète d'un immeuble d'une douzaine d'étages dans le centre de la ville de Gaza, dans lequel des ténors du mouvement avaient leurs bureaux. Faisant état de la destruction d'un autre immeuble, comportant les locaux d'une télévision locale, des logements et des commerces sur neuf étages, le Hamas a annoncé une nouvelle salve de roquettes.

L'armée a confirmé avoir ciblé un bâtiment dans le centre de Gaza, indiquant qu'il était utilisé par le Hamas pour ses activités de renseignement militaire. "En réponse à des centaines de roquettes tirées ces dernières 24 heures, l'armée a frappé un certain nombre de cibles terroristes et combattants terroristes à travers la bande de Gaza", a indiqué l'armée, précisant qu'il s'agissait des plus grandes frappes depuis la guerre de 2014 dans l'enclave.

Israël et le Hamas se dirigent vers une "guerre à grande échelle", a prévenu mardi l'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient Tor Wennesland, alors que l'escalade des violences ne laisse présager, pour l'instant, aucun signe d'apaisement.

"Il y a encore beaucoup de cibles dans le viseur, ce n'est que le début", a affirmé le ministre de la Défense Benny Gantz, ancien chef de l'armée lors de la dernière guerre de Gaza en 2014, tandis que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé que le Hamas "allait se prendre une raclée à laquelle il ne s'attend pas".

Dans une intervention télévisée, le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh s'est lui dit "prêt" à en découdre. "Si (Israël) veut une escalade, la résistance est prête et si (Israël) veut arrêter, nous sommes prêts aussi", a-t-il déclaré, en appelant les forces de l'ordre israéliennes à se retirer de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, troisième lieu saint de l'islam mais théâtre ces derniers jours de heurts entre policiers israéliens et manifestants palestiniens ayant fait plus de 700 blessés.

Tentative de médiation de l'ONU avec le Qatar et l'Égypte

Les violences se sont étendues mardi soir à plusieurs localités arabes israéliennes. Dans la banlieue de Lod, qui jouxte l'aéroport international Ben Gourion où les vols ont été temporairement suspendus, un état d'urgence a été décrété après des "émeutes" de la minorité arabe. En visite sur place, Benjamin Netanyahu a promis de rétablir l'ordre, tandis que des renforts policiers y ont été envoyés.

Face aux violences, le Conseil de sécurité de l'ONU tient mercredi une nouvelle réunion à huis clos en urgence, la deuxième en trois jours, d'après des sources diplomatiques. La première réunion lundi s'était soldée sans aucune déclaration commune en raison de réticences des États-Unis à adopter un texte "à ce stade".

Des sources diplomatiques avaient affirmé lundi à l'AFP que l'ONU, avec l'aide du Qatar et de l'Égypte, avait amorcé une médiation auprès des parties "concernées" afin d'obtenir une désescalade. Mais Le Caire a affirmé mardi avoir tenté en vain jusqu'à présent de discuter avec Israël pour apaiser les tensions. Interrogé sur cette médiation, le porte-parole de l'armée israélienne, Jonathan Conricus a rétorqué mardi : "Je ne crois pas que mes commandants soient au courant ou particulièrement intéressés."

Avec AFP