Les territoires occupés connaissent un vif regain de tension. À Jérusalem-Est, de violents heurts entre entre Palestiniens et policiers israéliens ont éclaté vendredi soir, faisant des dizaines de blessés, notamment sur l'esplanade des Mosquées. En Cisjordanie occupée, deux Palestiniens ont été tués. Washington appelle à la "désescalade".
Des affrontements entre Palestiniens et forces de l'ordre israéliennes ont éclaté, vendredi 7 mai dans la soirée, à Jérusalem-Est, faisant des dizaines de blessés selon les services d'urgence palestiniens. Plusieurs policiers israéliens ont été blessés, selon la police.
Les heurts ont éclaté entre fidèles musulmans et policiers israéliens qui ont pénétré sur l'esplanade des Mosquées où une foule de musulmans était rassemblée en ce dernier vendredi du mois de jeûne du ramadan, selon le Croissant-Rouge palestinien.
Le porte-parole de la police israélienne, Wassem Badr, a fait état de "troubles violents". D'après la police israélienne qui garde les accès de l'esplanade dans la Vieille Ville de Jérusalem, des "émeutiers" auraient "lancé des pierres, des bouteilles et d'autres objets en direction des officiers qui ont riposté".
De tels affrontements sur l'esplanade, troisième lieu saint de l'islam, sont rares. Ils surviennent dans un contexte de tensions accrues dans le secteur oriental de Jérusalem et en Cisjordanie, deux territoires palestiniens occupés depuis 1967 par Israël.
À Jérusalem-Est, une centaine de Palestiniens sont de nouveau descendus dans le quartier de Cheikh Jarrah, où des familles palestiniennes sont menacées d'éviction au profit de colons israéliens. La police a tiré des grenades assourdissantes pour disperser les manifestants, ont constaté des journalistes de l'AFP. Les rassemblements, marqués par des heurts avec les forces israéliennes, y sont quotidiens depuis une semaine.
La propriété foncière de terres en question
Les tensions s'articulent sur la question de la propriété foncière de terres sur lesquelles sont construites plusieurs maisons où vivent quatre familles palestiniennes.
En début d'année, le tribunal de district de Jérusalem a rendu une décision favorable aux familles juives qui revendiquent des droits de propriété dans le quartier de Cheikh Jarrah, secteur palestinien occupé et annexé par Israël.
Selon la loi israélienne, si des juifs peuvent prouver que leur famille vivait à Jérusalem-Est avant la guerre israélo-arabe de 1948, ils peuvent demander à ce que leur soit rendu leur "droit de propriété". Une telle loi n'existe toutefois pas pour les Palestiniens ayant perdu leurs biens pendant la guerre.
Vif regain de tension en Cisjordanie occupée
Plus tôt vendredi, les forces israéliennes ont tué deux Palestiniens et blessé un troisième, qui avaient ouvert le feu sur des gardes-frontières en Cisjordanie occupée.
"Trois terroristes ont tiré en direction de la base des gardes-frontières de Salem", située près de la ville palestinienne de Jénine, a indiqué la police dans un communiqué. Les forces de sécurité ont riposté en tirant des coups de feu, selon cette source.
Le troisième homme a reçu des premiers soins sur place et a été transféré dans un "état critique" vers un hôpital israélien, toujours selon la police.
Appels au calme
Les États-Unis ont appelé, vendredi, à la "désescalade" des tensions à Jérusalem et à "éviter" l'éviction de familles palestiniennes au profit de colons israéliens.
"Nous sommes profondément préoccupés par la hausse des tensions à Jérusalem", a dit à des journalistes une porte-parole du département d'État américain Jalina Porter. Elle s'est également dite "préoccupée par les évictions potentielles de familles palestiniennes" dans des quartiers de Jérusalem-Est, "dont plusieurs vivent bien entendu dans leur maison depuis des générations".
Plus tôt dans la journée, les Nations unies ont exhorté Israël à mettre fin à toute expulsion forcée de Palestiniens à Jérusalem-Est, avertissant que ses actions pourraient constituer des "crimes de guerre".
Avec AFP et AP