De l'arrestation fracassante de l'homme d'affaires au Japon jusqu'à son évasion rocambolesque vers le Liban fin décembre 2019, l'affaire Carlos Ghosn a sidéré le monde. Depuis, le couple Ghosn vit à Beyrouth sous le coup d'un mandat d'arrêt international. L'ancien PDG de Renault-Nissan, qui dit avoir vécu "treize mois d'enfer au Japon", revient sur son parcours judiciaire hors norme.
Après le "calvaire qui a duré treize mois", Carlos et Carole Ghosn vivent "une vie nouvelle, tout à fait différente" au Liban. Dans un entretien accordé à France 24, l'épouse de l'ancien PDG, qui a tenté d'obtenir le soutien de la France jusqu'au plus haut sommet de l'État, se dit "choquée" par ceux qui ont tourné le dos à son mari. Visée par une interdiction de sortie du territoire libanais, comme son mari, Carole Ghosn dénonce une mesure "injuste (...) qui lui fait du mal".
Carlos Ghosn affirme de son côté qu'il a été "sacrifié sur l'autel des relations entre la France et le Japon", et rappelle qu'il a pourtant bénéficié de longues années de la confiance de l'État français lorsqu'il était à la tête de l'Alliance Renault-Nissan. Il regrette d'ailleurs que cette situation se soit traduite par "la destruction de l'Alliance, le déclin de Renault et le déclin de Nissan".
Aujourd'hui, l'ancien PDG se dit "serein" vis-à-vis de la rencontre avec la délégation de magistrats et d'enquêteurs français qui doit avoir lieu à Beyrouth le 31 mai – une rencontre "qu'il a toujours souhaitée". Il insiste sur l'importance de la présomption d'innocence mais dénonce une "gestuelle de présomption de culpabilité". Il affirme que les soirées à Versailles qui lui sont reprochées étaient "connues" et que "tout était très transparent".
Enfin, Carlos Ghosn assure avoir été victime d'une "campagne d'assassinat de caractère" qui aurait pour but de détruire sa réputation.