logo

Attaque de Rambouillet : la France ne cédera rien "contre le terrorisme islamiste", dit Macron

Un homme a tué à coups de couteau une fonctionnaire de police, vendredi dans l'entrée du commissariat de Rambouillet (Yvelines), avant d'être abattu. Le Premier ministre Jean Castex s'est rendu sur place, accompagné du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. Le Parquet national antiterroriste s'est saisi de l'enquête.

Une fonctionnaire de police a été tuée, vendredi 23 avril en début d'après-midi, lors d'une attaque au couteau à l'entrée du commissariat de Rambouillet (Yvelines), a indiqué Matignon.

D'après les premiers éléments de l'enquête, la fonctionnaire administrative a été touchée à la gorge. De source policière, le meurtrier présumé, de nationalité tunisienne, qui était également blessé, est mort.

Le Premier ministre, Jean Castex, s'est rendu sur place avec le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.

Trois personnes appartenant à l'entourage de l'assaillant ont été placées en garde à vue et deux perquisitions étaient en cours, vendredi soir.

Selon des sources proches de l'enquête, une personne ayant accueilli l'assaillant à son arrivée en France en 2009 figure parmi les gardés à vue. Le domicile de cette personne, situé dans le Val-de-Marne, a été perquisitionné en fin d'après-midi, tout comme le logement de l'auteur présumé, situé à Rambouillet.

"Du combat engagé contre le terrorisme islamiste, nous ne céderons rien"

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a annoncé se saisir de l'enquête. Le Pnat a ouvert "une enquête de flagrance des chefs d'assassinat sur personne dépositaire de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste", confiée conjointement à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), a-t-on indiqué.

"Le déroulement des faits, la réalisation des faits et les propos de l'auteur justifient la saisine du Pnat", a déclaré le procureur Jean-François Ricard, sur place, évoquant notamment des "éléments de repérage" de la part de l'auteur ainsi que le statut de fonctionnaire de police de la victime. 

De source proche de l'enquête, l'homme qui a égorgé la fonctionnaire de police dans l'entrée du commissariat de la ville a crié "Allah Akbar" au moment des faits selon les témoins.

"Du combat engagé contre le terrorisme islamiste, nous ne céderons rien", a réagi le président, Emmanuel Macron, sur Twitter. "Elle était policière. Stéphanie a été tuée dans son commissariat de Rambouillet, sur les terres déjà meurtries des Yvelines", a ajouté le chef de l'État, en allusion à l'assassinat de Samuel Paty en 2020 et d'un couple de policiers en juin 2016 dans le même département.

Elle était policière. Stéphanie a été tuée dans son commissariat de Rambouillet, sur les terres déjà meurtries des Yvelines. La Nation est aux côtés de sa famille, de ses collègues et des forces de l’ordre. Du combat engagé contre le terrorisme islamiste, nous ne céderons rien.

— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) April 23, 2021

Deux coups de couteau à la gorge

Les faits se sont produits vers 14 h 20 dans le sas du commissariat, a précisé la source policière. La fonctionnaire administrative, âgée de 48 ans, rentrait de sa pause déjeuner quand l'assaillant lui a porté deux coups de couteau à la gorge, d'après les premiers éléments de l'enquête. La fonctionnaire est décédée sur place, malgré l'intervention des pompiers. Elle travaillait à Rambouillet depuis 28 ans et était mère de deux filles, âgées de 18 et 13 ans.

L'assaillant a été touché par les tirs d'un seul policier, d'après une source policière. En arrêt cardio-respiratoire, il est décédé.

Il s'agit d'un ressortissant tunisien de 36 ans, inconnu des services de police et des renseignements territoriaux, et en situation régulière.

Selon les premiers éléments, il était arrivé en situation irrégulière en 2009 et avait été régularisé depuis, a indiqué une source policière.

"L'horreur, une fois encore, qui vise et frappe les forces de l'ordre", a réagi le syndicat de police Alliance sur Twitter.

L’horreur, une fois encore qui vise et frappe les forces de l’ordre.#Rambouillet pic.twitter.com/vqCOAgAEYv

— ALLIANCE PN (@alliancepolice) April 23, 2021

Hommages aux forces de l'ordre

"Notre détermination à lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes est plus que jamais intacte", a martelé le Premier ministre une fois arrivé aux abords du commissariat de Rambouillet.

"J'ai évidemment, face à ce drame terrible, une pensée pour cette femme, ses proches, ses collègues", a quant à lui réagi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, à plusieurs journalistes lors d'un déplacement.

Christian Jacob, président des Républicains, a également réagi sur Twitter. "Nouvel assassinat tragique d'une fonctionnaire de police à Rambouillet. Mes pensées vont à ses proches, à ses collègues et à l'ensemble de nos forces de l'ordre. Ne les abandonnons pas, elles sont en première ligne face à l'explosion de la violence."

"Une fonctionnaire de police a été tuée dans le commissariat de #Rambouillet. Hommage et soutien indéfectible à nos forces de l'ordre qui mettent en danger leur vie au service de tous. Pensée d'une infinie tristesse à sa famille et à ses proches", a de son côté écrit Stanislas Guerini, patron de La République en marche.

Une fonctionnaire de police a été tuée dans le commissariat de #Rambouillet.

Hommage et soutien indéfectible à nos forces de l'ordre qui mettent en danger leur vie au service de tous.

Pensée d'une infinie tristesse à sa famille et à ses proches.

— Stanislas Guerini (@StanGuerini) April 23, 2021

Ces dernières années ont été marquées par plusieurs attaques à l'arme blanche en France.

Le 16 octobre 2020, le même département des Yvelines avait été marqué par l'attaque au couteau d'un professeur de collège, Samuel Paty, assassiné et décapité par un jeune homme de 18 ans originaire de la République russe de Tchétchénie.

Le 3 octobre 2019, dans l'enceinte de la préfecture de police de Paris, un employé avait tué à coups de couteau trois policiers et un agent administratif, avant d'être abattu. L'assaillant, récemment converti à l'islam, était un informaticien, rattaché à la direction du renseignement.

Avec AFP