Le président américain Joe Biden a proposé mardi un sommet dans "un pays tiers" au cours des "prochains mois" à son homologue russe Vladimir Poutine. Selon le Kremlin, les deux chefs d'État se sont entendus lors d'une conversation téléphonique pour "poursuivre le dialogue" au profit de "la sécurité mondiale". Ils ont notamment abordé la question de l'Ukraine et les vives tensions entre Moscou et Kiev.
Après une passe d’armes entre les présidents russe et américain mi-mars, l’heure semble être à l’apaisement entre Washington et Moscou. Vladimir Poutine et Joe Biden se sont entendus lors d'un échange téléphonique, mardi 13 avril, pour "poursuivre le dialogue" au profit de la "sécurité mondiale".
Joe Biden a proposé à son homologue russe Vladimir Poutine d'organiser une rencontre au sommet "dans un pays tiers" dans "les prochains mois" afin de "bâtir une relation stable et prévisible avec la Russie", ont annoncé les services des deux chefs d'État.
Moscou n'a pas encore précisé si le président russe avait accepté cette proposition.
"Les deux parties se sont déclarées prêtes à poursuivre le dialogue sur les domaines les plus importants de la garantie de la sécurité mondiale, ce qui répondrait aux intérêts non seulement de la Russie et des États-Unis, mais de l'ensemble de la communauté internationale", a indiqué le Kremlin dans un communiqué.
L'Ukraine au cœur des préoccupations
Les relations entre Moscou et Washington sont au plus bas, plombées par des désaccords sur nombre de dossiers, de l'Ukraine à la Syrie, et par des accusations d'ingérence électorale, d'espionnage et de cyberattaques.
Selon Moscou, les deux hommes ont notamment abordé les tensions liées à l'Ukraine alors que Kiev et les Occidentaux accusent la Russie d'avoir massé des dizaines de milliers de soldats aux frontières de cette ex-République soviétique. Parallèlement, les violences ont repris depuis le début de l'année dans le conflit dans l'est de l'Ukraine entre forces de Kiev et séparatistes prorusses.
Selon la Maison Blanche, "le président Biden a souligné le soutien inébranlable des États-Unis à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l'Ukraine", alors que le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, se trouve à Bruxelles pour évoquer ce dossier avec son homologue ukrainien et avec les alliés européens et de l'Otan.
Washington a annoncé une première mesure avec l'envoi "dès cet automne" de 500 militaires supplémentaires en Allemagne, par la voix du secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin, après une réunion à Berlin avec son homologue allemande Annegret Kramp-Karrenbauer.
"Profonde inquiétude"
"Le renforcement militaire considérable de la Russie est injustifié, inexplicable et profondément préoccupant", a averti de son côté le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, après avoir reçu à Bruxelles le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba.
Le responsable ukrainien, qui s'est également entretenu avec son homologue américain Antony Blinken, a exhorté les Occidentaux à "décourager Moscou de toute nouvelle escalade, notamment en faisant comprendre que le coût de toute nouvelle aventure militaire serait trop élevé".
Le secrétaire d'État américain a aussi évoqué cette crise avec le chef de la diplomatie de l'Union européenne Josep Borrell. Les deux hommes ont exprimé leur "profonde inquiétude" sur les mouvements de troupes russes, selon un communiqué européen.
Dans ce contexte, "Vladimir Poutine a décrit les approches d'un règlement politique" basé sur les accords de paix de Minsk adoptés en 2015 pour mettre un terme au conflit, mais dont le volet politique n'a jamais été appliqué.
Normalisation
Selon le Kremlin, le président américain a également "exprimé son intérêt pour la normalisation de la situation" avec Moscou et "l'établissement d'une interaction stable et prévisible sur des problèmes aussi graves que la stabilité stratégique et la maîtrise des armements, le programme nucléaire iranien, la situation en Afghanistan et le changement climatique mondial".
Le dernier dirigeant de l'URSS, Mikhaïl Gorbatchev, qui avait aidé à sortir les relations avec Washington de l'impasse dans les années 1980, a salué mardi un possible sommet entre les deux présidents.
Avec AFP