Le projet de loi visant à déchoir des Algériens de la diaspora de leur nationalité, notamment pour des actes "préjudiciables aux intérêts de l'État", a été "retiré", a annoncé dimanche le président algérien, en raison de "son interprétation erronée".
Présenté début mars, l’amendement au Code de la nationalité permettant de déchoir des Algériens de la diaspora de leur nationalité avait suscité de vives réactions. Dimanche 4 avril, le président, Abdelmadjid Tebboune a annoncé que ce projet controversé avait été "retiré" en raison de "son interprétation erronée".
"La double nationalité ou la pluri-nationalité n'est pas un crime et nous respectons cela, car supposé apporter un plus au pays d'origine du concerné dans un climat empreint de nationalisme", a-t-il précisé, lors d'une interview télévisée.
"Cette procédure concernait uniquement la question de l'atteinte à la sécurité de l'État que nous défendrons d'une manière ou d'une autre", a ajouté le président.
Cet amendement au Code de la nationalité a été présenté au début du mois, suscitant un tollé au moment où le mouvement de contestation contre le régime, le Hirak, soutenu par une grande partie de la vaste diaspora algérienne, a repris ses manifestations hebdomadaires.
Le projet prévoyait de déchoir de sa nationalité algérienne "acquise ou d'origine" toute personne commettant à l'étranger des actes portant "volontairement de graves préjudices aux intérêts de l'État" ou "qui "collabore avec un État ennemi".
En 2005, le Parlement avait voté à l'unanimité une ordonnance reconnaissant la double nationalité.
Bien qu'interdite avant 2005, la double nationalité était cependant tolérée par les autorités algériennes, notamment pour les binationaux franco-algériens.
Avec AFP