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Les États-Unis demandent l'extradition du cinéaste

Washington a émis aux autorités suisses une demande officielle d'extradition du cinéaste franco-polonais Roman Polanski qui, aux dires de ses avocats, "n'acceptera pas" la requête de la justice américaine.

 La justice californienne persiste et signe. Berne a reçu, jeudi soir, une demande officielle d'extradition du cinéaste franco-polonais Roman Polanski provenant de l’ambassade des Etats-Unis en Suisse. En respectant ainsi le délai de 40 jours prévu dans les traités bilatéraux entre Washington et Berne, les Etats-Unis montrent leur volonté de faire aboutir la procédure judiciaire à l’encontre du réalisateur, pour une affaire de mœurs datant de 1977.

La réponse de Me Hervé Temime, l'avocat du cinéaste, ne s'est pas fait attendre. "M. Polanski ne change pas de cap. Il n'acceptera pas la demande d'extradition des Etats-Unis".

Avant de procéder à l’extradition effective de Roman Polanski, interpellé le 26 septembre en Suisse, les autorités zurichoises doivent auditionner le réalisateur, puis transmettre un procès verbal à l’Office fédéral de la justice (OFJ, équivalent du ministère de la Justice), qui "décidera s'il convient d'accorder ou non son extradition aux Etats-Unis".

L'artiste franco-polonais aura ensuite 30 jours pour se retourner devant le Tribunal pénal fédéral et, en dernière instance, interjeter appel devant le Tribunal fédéral de Lausanne. Roman Polanski n’est donc pas près de fouler le sol américain.

La Suisse a contacté les Etats-Unis avant d’arrêter Polanski

Il y a deux jours, la Suisse a reconnu avoir elle-même contacté les Etats-Unis au moment où elle apprenait que le cinéaste franco-polonais allait se rendre au festival de cinéma de Zurich, pour s’assurer que le mandat d'extradition, émis en 2005, était toujours valable. "Nous n'avons jamais cherché à le cacher. Nous n'avons fait que notre devoir", a expliqué Folco Galli, porte-parole de l'OFJ.

Quant à savoir pourquoi la Suisse a mis quatre ans pour répondre au mandat américain alors que Roman Polanski se rendait régulièrement à son chalet de Gstaad, le porte-parole s’est une fois encore montré évasif. "Avant, nous ne savions pas quand il arrivait en Suisse ", a-t-il une nouvelle fois argué.

Une rumeur persistante, relayée par de nombreux hommes politiques suisses et la presse helvétique, met en relation cette arrestation avec l’affaire UBS. En février dernier, la banque suisse avait été contrainte par Washington de livrer les noms de 4 450 clients soupçonnés d'évasion fiscale.