Le domicile parisien du socialiste Julien Dray a été perquisitionné, dans le cadre d'une enquête préliminaire sur des mouvements de fonds suspects, où le syndicat lycéen Fidl et SOS Racisme apparaîssent.
ATP - Le domicile parisien du député socialiste Julien Dray a été perquisitionné vendredi matin dans le cadre d'une enquête préliminaire du parquet de Paris sur des mouvements de fonds suspects à partir de comptes des Parrains de SOS Racisme et de l'organisation lycéenne Fidl.
Joint par l'AFP en début d'après-midi, l'avocat de M. Dray, Me Léon-Lef Forster, a affirmé que la perquisition au domicile parisien du député était terminée.
"Aucun élément suspect n'a été saisi au cours de cette perquisition, M. Dray est d'une sérénité à toute épreuve", a assuré Me Forster.
Le parquet a précisé avoir ouvert cette enquête le 10 décembre pour abus de confiance à la suite d'un signalement de Tracfin, la cellule antiblanchiment du ministère des Finances, portant sur des mouvements de fonds suspects à partir de comptes de l'association les Parrains de SOS Racisme et de l'organisation lycéenne Fidl depuis janvier 2006.
Sans citer nommément M. Dray, le parquet a expliqué dans un communiqué qu'il enquêtait sur des détournements de fonds "commis à des fins apparemment personnelles" au préjudice de la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (Fidl) et des Parrains de SOS Racisme.
Les policiers de la Brigade financière ont également mené des perquisitions aux sièges de la Fidl et des Parrains de SOS Racisme, selon Le Monde.
Sollicitée par l'AFP, la Fidl n'a pas souhaité faire de commentaire. SOS Racisme n'a pu être joint vendredi matin. M. Dray est co-fondateur de ces deux associations.
Les enquêteurs soupçonnent M. Dray, 53 ans, d'avoir bénéficié d'une partie de ces sommes, évaluées au total à 351.027 euros selon Le Monde.
L'attachée de presse de SOS Racisme et de Julien Dray, ainsi que le directeur administratif et financier de l'association, tous deux mandataires d'un compte de la Fidl, auraient encaissé entre janvier 2006 et septembre 2008 des chèques pour un montant de 127.377 euros des comptes des associations.
A la suite de ces encaissements, "ils auraient émis des chèques en faveur du député Julien Dray, pour plus de 102.985 euros", selon le quotidien.
Les enquêteurs s'intéressent en outre à des retraits en liquide, pour un montant de 94.350 euros, des caisses de l'association Les Parrains de SOS Racisme susceptibles d'avoir bénéficié à M. Dray et à sa chargée de presse.
Les enquêteurs mènent en outre des investigations sur des sommes provenant de particuliers "actifs dans les sphères socio-économiques" au bénéfice de M. Dray à hauteur de 113.890 euros, détaille Le Monde.
Des entrepreneurs ayant leur siège social dans l'Essonne figureraient parmi ces donateurs présumés. L'un d'entre eux aurait par la suite obtenu un marché public auprès du conseil régional d'Ile-de-France dont M. Dray est un des vice-présidents.
"Je ne vois pas du tout comment c'est possible, on attribue des marchés sur des critères objectifs", a réagi le président (PS) du conseil régional d'Ile-de-France Jean-Paul Huchon. "Ca passe en commission permanente, c'est vérifié par le préfet, par tout le monde, les services, les inspecteurs des finances", a-t-il dit, interrogé par l'AFP.
M. Dray, co-fondateur de SOS Racisme, proche de Ségolène Royal, avait déjà fait l'objet d'une enquête préliminaire en 1999 concernant l'achat, réglé en partie en liquide, d'une montre d'une valeur d'environ 38.000 euros. Elle avait finalement été classée sans qu'il ne soit inquiété par la justice.