Devant le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a dénoncé, mercredi, un "système de répression institutionnalisé" de la Chine à l'encontre des Ouïghours musulmans dans la région du Xinjiang.
La France hausse le ton. Le Quai d'Orsay a dénoncé, mercredi 24 février, un "système de répression institutionnalisé" de la Chine à l'encontre des Ouïghours musulmans dans la région du Xinjiang (nord-ouest) devant le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU.
"De la région chinoise du Xinjiang, nous parviennent des témoignages et des documents concordants, qui font état de pratiques injustifiables à l'encontre des Ouïghours, et d'un système de surveillance et de répression institutionnalisé à grande échelle", a-t-il déclaré lors d'une intervention par visioconférence.
"Travail forcé" et "stérilisations forcées"
Lundi, la Chine a loué, pour sa part, le développement socio-économique au Xinjiang et au Tibet comme un "exemple éclatant" des progrès de la Chine en matière de droits de l'Homme.
Selon des études d'instituts américains et australien, au moins un million de Ouïghours ont été internés dans des "camps" du Xinjiang et certains ont été soumis à du "travail forcé" ou à des "stérilisations forcées".
La Chine dément catégoriquement les deux dernières accusations et affirme que les "camps" sont des "centres de formation professionnelle" destinés à éloigner la population de l'extrémisme religieux et du séparatisme, après de nombreux attentats meurtriers commis contre des civils par des Ouïghours.
Une "série de régressions considérables"
Le chef de la diplomatie française a également déploré une "série de régressions considérables pour les droits de l'Homme" du Bélarus où "l'aspiration démocratique d'un peuple a été balayée par la violence", à la Syrie où le président "Bachar el-Assad continue à faire la guerre à son peuple, avec le concours de ses alliés".
Il a aussi rappelé la tentative d'empoisonnement de l'opposant russe Alexeï Navalny "au moyen d'un agent neurotoxique de qualité militaire fabriqué par la Russie". "Après avoir frôlé la mort, Alexeï Navalny est aujourd'hui en prison", a-t-il souligné.
Avec AFP