Alors que le procureur a requis, mardi, 18 mois de prison avec sursis et 45 000 euros d'amende à l'encontre de l'ex-Premier ministre, le procès Clearstream se poursuit, ce mercredi, avec les plaidoiries des avocats de Dominique de Villepin.
Après le réquisitoire du ministère public, place aux avocats de la défense. Les quatre conseillers de Dominique de Villepin, Me Olivier d'Antin, Me Luc Brossolet, Me Olivier Metzner et Me Henri Leclerc, vont tenter de démonter la plaidoirie du parquet, ce mercredi. Hier, le procureur de Paris, Jean-Claude Marin, a requis 18 mois de prison avec sursis et 45 000 euros d'amende contre l'ex-Premier ministre.
Dans sa plaidoirie, Me Metzner devrait chercher à prouver que les faits reprochés à son client n'ont aucune existence juridique. Il s’est déjà prêté à l’exercice mardi, à la sortie de l'audience : "Nous avons une belle construction intellectuelle du procureur, mais totalement artificielle, totalement exclusive du droit", a-t-il lancé.
"Nous assistons à une acrobatie judiciaire. 'Je ne fais rien, je suis coupable.’ C'est la première fois qu'un parquet requiert cela en France", a-t-il poursuivi, ironique, avant d'ajouter : "Où les réquisitions écrites ont-elles été prises ? Boulevard du Palais [palais de Justice de Paris] ou rue du Faubourg Saint-Honoré [Élysée] ?"
Selon Jean-Claude Marin, Villepin est coupable de dénonciation calomnieuse à l'encontre de Nicolas Sarkozy, parce que, en gardant le silence, il a laissé Jean-Louis Gergorin propager de fausses informations susceptibles de nuire au futur chef de l'État. Pour condamner l'ex-Premier ministre, "il faut un acte positif. Or il n'y en a aucun", répond pour sa part Me Metzner.
Les plaidoiries doivent débuter dans la matinée avec celles des avocats de l'auditeur Florian Bourges, qui devraient utiliser la même ligne de défense. Le ministère public a requis quatre mois de prison avec sursis contre lui.
Les avocats de Denis Robert et d'Imad Lahoud prendront, quant à eux, la parole en fin de journée, avant ceux de Jean-Louis Gergorin, vendredi. Le procès doit s'achever à la fin de la semaine. Le jugement sera mis en délibéré au début de l'année 2010.
Villepin est soupçonné d'avoir participé à une vaste manipulation au cours de laquelle des noms de personnalités, dont celui de Nicolas Sarkozy, ont été ajoutés sur des listings bancaires afin de faire croire qu'ils détenaient un compte occulte à l'étranger.