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Carles Puigdemont : "La Catalogne pose la question des droits de l’Homme à toute l’Europe"

Alors que les campagnes de vaccination se poursuivent dans les états-membres, l’Union européenne fait face à des tensions extérieures mais aussi à des séparatismes intérieurs. Le 14 février, en pleine pandémie, la Catalogne est attendue aux urnes pour des élections régionales. Pour en parler, nous retrouvons cette semaine dans “Ici l’Europe” Carles Puigdemont, un élu européen hors norme, figure de proue des indépendantistes catalans. 

Après l’organisation en 2017 d’un référendum d’autodétermination jugé illégal, Carles Puigdemont est aujourd’hui menacé par la levée de son immunité parlementaire et risque une extradition vers l’Espagne. "Je n’ai pas beaucoup de chances de gagner cette levée de l’immunité, mais on se bat pour dire qu’il s’agit d’une persécution politique", explique-t-il.

Peu confiant quant à l’issue de cette bataille, Carles Puigdemont prévient : "Si l’on perd cette levée de l’immunité, on va se battre devant la justice belge pour commencer et on terminera au Luxembourg, devant la Cour européenne de justice !". Après trois ans "de répression et d’exil", l’ancien Président de la Généralité de Catalogne affirme : "On est ici au Parlement pour se battre. Non pas pour nos droits personnels mais pour ceux des plus d’un million de personnes qui ont voté pour nous".

L’ancien leader indépendantiste revient également sur la décision de Pedro Sanchez de faire de son ministre de la Santé, Salvador Illa, le candidat souverainiste de l’élection catalane : "C’est incroyable de se dire que le ministre espagnol de la Santé, qui a fait face à la pandémie de la pire des manières, est aujourd’hui le membre du gouvernement le plus mis en valeur".

Vers une Écosse indépendante ?

Le parti indépendantiste écossais, le SNP, se dit prêt à mener un référendum d’autodétermination sans l’accord de Londres. Mais pour Carles Puigdemont, les deux combats indépendantistes diffèrent : "Le Royaume-uni n’est pas l’Espagne. Même s’il n’y a pas d’accord avec le gouvernement écossais, le Royaume-Uni va respecter la volonté démocratique. Je n’ai aucun doute sur ça. C’est la grande différence entre l’État espagnol et la Grande-Bretagne. Parce que l’État espagnol ne veut même pas en parler".

Une gestion “catastrophique” de la crise

Le candidat aux élections catalanes est également très critique quant à la gestion de la crise du Covid-19 par le gouvernement espagnol : "La gestion de la pandémie d’un point de vue sanitaire a été une catastrophe, et d’un point de vue économique c’est encore pire."

Au niveau européen, il parle d'"échec" et de "faute" d'Ursula von der Leyen. "Je suis absolument convaincu que la Commission européenne a échoué dans sa volonté d’assurer la vaccination d’une grande majorité de la population à court terme."

Une émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats et Mathilde Bénézet.