Le retrait des rebelles houthis du Yémen de la liste noire américaine des "organisations terroristes" entrera en vigueur le 16 février, a annoncé, vendredi, le chef de la diplomatie américaine, annulant ainsi la décision prise par Donald Trump à la toute fin de son mandat. Les principaux chefs demeurent eux sur la liste à titre personnel.
À peine quelques semaines après la décision de Donald Trump d’inscrire les rebelles houthis sur la liste américaine des organisations terroristes, l’administration Biden fait marche arrière. Déjà annoncé, le retrait du groupe yéménite de cette liste sera effectif dès le 16 février, a précisé, vendredi 12 février, le nouveau chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken.
“Nous avons entendu les mises en garde des Nations unies, des groupes humanitaires et des membres des deux partis politiques représentés au Congrès, parmi d'autres, selon lesquelles ce classement aurait pu avoir un impact dévastateur sur l'accès des Yéménites aux biens de première nécessité comme la nourriture ou le carburant", a dit Antony Blinken dans un communiqué.
Dès l'arrivée à la Maison Blanche du nouveau président Joe Biden, le 20 janvier, les États-Unis avaient annoncé un réexamen urgent de cette décision qu'ils avaient gelée. Et il y a une semaine, le département d'État avait formellement notifié au Congrès américain son intention d'annuler l'inscription sur les deux listes noires pour terrorisme.
Des organisations humanitaires avaient en effet prévenu qu'elles n'avaient pas d'autres choix que de traiter avec les Houthis, qui gouvernent de facto une grande partie du Yémen dont la capitale Sanaa. Or leur désignation comme terroristes exposait quiconque engagerait des transactions avec les rebelles au risque d'être poursuivies en justice par les États-Unis.
"En mettant l'accent sur la nécessité d'améliorer la situation humanitaire au Yémen, nous espérons que les camps yéménites mettront eux l'accent sur le dialogue", a poursuivi Antony Blinken.
Il a confirmé que les principaux chefs des Houthis demeuraient eux sur la liste noire à titre personnel. Ces derniers jours, l'administration Biden a d'ailleurs à plusieurs reprises haussé le ton contre les "attaques" des rebelles visant notamment l'Arabie saoudite, assurant que le retrait de la liste noire ne signifiait en rien qu'elle entendait fermer les yeux.
Avec AFP