
Malgré la domination des Parisiens ces dernières saisons, PSG-OM reste un indémodable du football français. Dimanche soir, pour ce 100e Clasico, tous les ingrédients d'une affiche sous haute tension sont réunis : des Marseillais au pied du mur et des joueurs du PSG assoiffés de revanche après leur défaite au Parc des Princes au match aller.
Et si ce 100e PSG-OM marquait le retour du grand Clasico ? En pleine crise, le football français va souffler le temps de sa grande affiche, dimanche 7 février à 21 h, entre des Marseillais fragilisés et des Parisiens revanchards.
La trépidante saison 1 de la série "Les droits TV du foot" à peine bouclée, le foot reprend ses droits, sur le terrain, avec son "classique" codiffusé par Canal+, de retour sur le devant de la scène, et Téléfoot, pour le dernier direct de sa courte histoire.
C'est une rencontre "indémodable qui résiste à tout", se réjouit dimanche L'Équipe, en titrant sur "les braises" qui promettent une soirée explosive.
Mais à Marseille, ce sommet arrive au sortir d'une séquence terrible : attaque de son centre d'entraînement par ses propres supporters le samedi, départ de son entraîneur, André Villas-Boas, le mardi. Le tout, alors que le club n'a remporté qu'un seul de ses dix derniers matches, toutes compétitions confondues.
Le quotidien La Provence évoque en une, une équipe qui a "tout à gagner".
En effet, le PSG risque le plus gros. Après le succès de Lyon contre Strasbourg samedi (3-0), le champion en titre, 3e au classement, doit gagner pour rester au contact de l'OL et de Lille.
Neymar de la partie
Le casting ne sera pas au complet. Le nouveau personnage de l'OM, l'attaquant polonais Arkadiusz Milik, a déclaré forfait.
Il manquera aussi le gardien costaricien Keylor Navas, pas encore remis d'une gêne aux adducteurs. Sergio Rico le remplace, comme au match aller le 13 septembre quand l'OM avait mis fin à neuf ans de malheurs (et 20 matches en tout) sans jamais battre son vieux rival (1-0).
Il reste de beaux acteurs, notamment Steve Mandanda, recordman absolu du nombre de Classiques joués (28), loin devant Marco Verratti (16), ou les flingueurs des deux équipes, Florian Thauvin, Dimitri Payet, Angel Di Maria et Kylian Mbappé.
Neymar, lui, devrait être de la partie. Souffrant d'une gastro-entérite qui l'a privé d'entraînement samedi, la star brésilienne apparaît bien dans le groupe qui a pris l'avion dimanche matin mais devrait débuter la rencontre sur le banc des remplaçants.
Des dizaines d'ultras du CUP ont accompagné l'arrivée des joueurs à l'aéroport du Bourget, avec des chants et des fumigènes. "Défendez nos couleurs", ont-ils écrit sur une banderole.
Pour le 100e OM-PSG de l'histoire, planera aussi un sentiment de revanche qui tenaille encore les Parisiens, même s'ils ont remporté le Trophée des champions (2-1) le 13 janvier.
C'est bien la "belle" que jouent les deux seuls clubs français vainqueurs d'une coupe d'Europe, la Ligue des champions pour l'OM en 1993, la Coupe des coupes en 1996 pour le PSG.
Cette C1 fera partie du décor du match pour les Parisiens, qui peuvent trouver dans la rageuse opposition que leur promettent les Marseillais un bon galop d'essai en vue du 8e de finale aller sur la pelouse du FC Barcelone, le 16 février.
"Ce sont deux parties différentes. Un match contre Marseille est un derby, c'est quelque chose de très spécial. Barcelone, c'est une autre compétition, un autre contexte", a évacué l'entraîneur Mauricio Pochettino.
"Pas que trois points en jeu"
Côté metteurs en scène, tout est changé par rapport au match aller.
À Marseille, le "beau gosse" Villas-Boas est remplacé par un vieil acteur, expérimenté mais méconnu, un habitué du théâtre des centres de formation, Nasser Larguet.
À Paris, l'Argentin Pochettino a succédé à Thomas Tuchel durant la trêve hivernale. Son premier OM-PSG sur le banc lui a offert le premier titre de sa carrière d'entraîneur, le Trophée des champions.
Mais il connaît ses Classiques sur le bout de doigts, pour en avoir disputé six comme joueur, entre 2001 et 2003, pour deux victoires.
Larguet et Pochettino ont également eu le bon goût de ne pas relativiser la portée de l'affiche.
"C'est notre Ligue des champions en championnat", a lancé le directeur du centre de formation de l'OM.
"Il n'y a pas seulement trois points en jeu mais aussi la passion, nous savons ce que ce match représente pour nos supporters", assure le technicien argentin.
Avec AFP