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À la une de la presse, ce mercredi 3 février, la condamnation, en Russie, de l’opposant Alexeï Navalny à trois ans et demi de prison. La mise sur orbite du vaccin russe anti-Covid-19 Spoutnik-V. Le "cocoricouac" vaccinal français. Et la disparition, au Royaume-Uni, de "Captain Tom", qui avait contracté le Covid-19. 

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À la une de la presse mercredi, la condamnation, en Russie, d'Alexeï Navalny à trois ans et demi de prison, pour avoir enfreint son contrôle judiciaire.

"Navalny emprisonné au château d'Yves" : dans une étonnante référence à la fois à la forteresse d'If où fut injustement enfermé le personnage du Comte de Monte Cristo et à "l'affaire Yves Rocher", qui a valu à Alexeï Navalny ses premiers déboires judiciaires, le quotidien Kommersant annonce que l'opposant purgera au total une peine de deux ans et huit mois, le temps passé en assignation à résidence étant déduit de cette peine. Une condamnation qui "assimile Alexeï Navalny aux dissidents de l'ère soviétique", selon expert du centre Carnegie de Moscou cité par le journal, qui prédit que ce verdict aura "l'effet inverse" de celui attendu par le Kremlin, accusé de chercher à "décapiter l'opposition" : "la condamnation d'Alexeï Navalny oblige le pouvoir à le combattre non plus seulement sur le terrain politique, mais aussi, désormais, sur un terrain moral". "Navalny en prison, le défi à Poutine reste entier" : en Suisse, Le Temps évoque une audience "absurde", et un procès "kafkaïen", où l'opposant a dû justifier son absence à son contrôle judiciaire par le fait qu'il était dans le coma, hospitalisé en Allemagne, après son empoisonnement par le Kremlin. Une tentative d'assassinat à laquelle Alexeï Navalny a fait référence, dans une dernière déclaration, juste avant le verdict : "L'homoncule réfugié dans son bunker perd la tête. Il décide de voler à son adversaire son slip pour le badigeonner à l'arme chimique. Poutine restera dans l'histoire comme l'empoisonneur de slips".

Plusieurs pays ont dénoncé cette condamnation et appelé à la libération "immédiate" d'Alexeï Navalny. Si Moscou balaie ces requêtes en accusant les Occidentaux d'être "déconnectés des réalités", et en martelant ne pas avoir "peur" d'Alexeï Navalny, le Frankfurter Allgemeine Zeitung relève la "dureté" avec laquelle les manifestations de soutien en sa faveur ont été réprimées. Une attitude qui contredit "le mythe soigneusement cultivé par le Kremlin, selon lequel Vladimir Poutine ne doit son pouvoir qu'au soutien populaire" et prouve sa "nervosité", selon le quotidien allemand. Le journal rappelle aussi qu'"en tant que jeune officier du KGB dans l'ex-RDA, Poutine a pu observer à quelle vitesse une dictature apparemment stable peut se désintégrer une fois perdu le contrôle de la situation".

La Russie se félicite, par ailleurs, de la validation de son vaccin Spoutnik-V par la revue médicale The Lancet. Objet de doutes l'été dernier, ce vaccin serait efficace à plus de 91 % contre les formes symptomatiques du Covid-19, selon la prestigieuse revue médicale, dont les conclusions font la une du journal Izvestia. Celui-ci claironne que Spoutnik-V "est le vaccin le plus sûr" actuellement sur le marché, car il est "efficace pour les plus de 60 ans", ce qui pourrait lui permettre de damer le pion au vaccin du britannique AstraZeneca, dont l'utilisation est réservée, pour le moment aux moins de 65 ans, faute de données suffisantes. En Belgique, le recours au vaccin d'AstraZenaca sera même exclusivement réservé aux moins de 55 ans, d'après Le Soir, qui se demande s'il sera "remplacé" par le Spoutnik-V. "Ce qui semblait inconcevable il y a quelques mois encore, lorsque la Russie choquait la communauté scientifique en commençant la vaccination sans avoir organisé d'essai clinique à large échelle, se précise de plus en plus" : le quotidien belge rappelle que la Hongrie, qui se disait "lassée par la lenteur des sociétés pharmaceutiques ayant des contrats  avec la Commission européenne", a été la première à se tourner vers la Russie, à laquelle elle a acheté deux millions de doses.

En France, la mise sur orbite du Spoutnik-V passe mal. L'Opinion évoque même une "humiliation" pour la France, "la seule des cinq membres du Conseil de sécurité de l'ONU à ne pas avoir su créer de vaccin contre le Covid-19". "Une blessure pour l'amour-propre" hexagonal, que le journal attribue au "modèle français", "caduc et rongé par des combats d'arrière-garde". "Le mal est profond : pour le soigner il faudra mieux que les deux doses habituellement administrées au citoyen : arrogance et aveuglement", accuse le journal, dont le diagnostic semble confirmé par l'affaire du vaccin de Valneva. Du cocorico au "cocoricouac", Le Parisien raconte comment la France a laissé son vaccin "filer à l'anglaise". D'après le journal, la biotech française Valneva serait sur le point de toucher au but et pourrait décrocher une autorisation de commercialisation "à l'automne prochain si tout va bien". Mais le problème, c'est que la production du vaccin de Valneva étant britannique, les Français ne seront pas prioritaires et devront attendre au moins jusqu'en janvier 2022, le temps que le Royaume-Uni soit approvisionné. Un vrai "coup de Trafalgar".

Le Royaume-Uni,qui est endeuillé par la disparition de Tom Moore, mort hier à l'âge de 100 ans, après avoir été diagnostiqué positif au Covid-19. "Captain Tom" était devenu un héros national au moment de l'apparition de la pandémie, pour avoir réussi à récolter 37 millions d'euros pour le service de santé public. Une somme que cet ancien combattant était parvenu à réunir en s'engageant à parcourir cent longueurs de son jardin avant son centième anniversaire. "Le meilleur d'entre nous", titre The I. "Un héros de notre temps", salue The Daily Mirror, avec une photo du vétéran au moment de son ultime exploit, muni de son déambulateur. Tom Moore n'était pas un héros, il était un super-héros. "Captain Marvel", pleure le tabloïd The Sun. Tom Moore, auquel la Revue de presse adresse cet extrait du poème Walt Whitman : "Ô Capitaine ! Mon Capitaine ! Notre voyage effroyable est terminé [...] De l'effrayante traversée le navire rentre victorieux avec son trophée".

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