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A la Une de la presse internationale, ce mardi 2 février : les réactions au coup d’État militaire en Birmanie et à l’arrestation de la prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi. Les poursuites engagées en Inde contre plusieurs journalistes qui ont couvert les récentes manifestations d’agriculteurs. Les interrogations sur un possible recours en Europe aux vaccins russe et chinois pour faire face à la pénurie. Et enfin, des vers dans nos assiettes...

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A la Une de la presse, les réactions au coup d’État militaire en Birmanie.

A Singapour, The Straits Times voit dans le coup d’État militaire un "recul" pour la Birmanie, où l’état d’urgence a été décrété pour un an. "La transition démocratique est stoppée brutalement, et il apparaît que les vieilles peurs des militaires n’ont jamais disparu, mais qu’elles étaient simplement suspendues". Le journal leur demande d’agir avec "retenue", pour éviter que "les gains acquis durant la dernière décennie" ne soient pas perdus, entraînant avec eux "une kyrielle de sanctions occidentales".

The Bangkok Post relaie l’appel à la "résistance" d’Aung San Suu Kyi. Le journal thaïlandais, qui annonce des "jours sombres pour la Birmanie", condamne l’arrestation de la dirigeante et de plusieurs responsables de la Ligue nationale pour la démocratie. "La Birmanie est revenue à un régime militaire répressif, mettant fin à la transition démocratique". Le quotidien regrette que les militaires et les civils ne soient pas parvenus à régler leur "différend électoral" par la négociation, après le refus de l’armée de reconnaître la victoire de la Ligue nationale pour la démocratie, aux élections de novembre dernier.

La Chine, elle, dit se préoccupée avant tout de la "stabilité" de la Birmanie, l’argument avancé par les militaires birman, pour justifier le coup d’État. The Global Times souligne leur promesse d’organiser de nouvelles élections dans un an, puis de rendre le pouvoir au nouveau gouvernement élu. Le quotidien officiel chinois, ne semble pas convaincu, néanmoins, des vertus des élections démocratiques, qui n’ont pas permis, selon lui, de "régler les divergences entre civils et militaires".

La presse occidentale, elle, condamne à l’unanimité le coup d’État. A l’unisson de la presse européenne, le quotidien français La Croix dénonce le "retour à la dictature", et la reprise "totale" du pouvoir par l’armée birmane. Mais si les quotidiens occidentaux s’indignent haut et fort de cette reprise en mains, leur soutien envers Aung San Suu Kyi a considérablement faibli, note The Independent qui estime que la Prix Nobel de la paix ne doit cette désaffection "qu’à elle-même", et en particulier à son déni du génocide des Rohingya, la minorité musulmane du pays.

"Après avoir résisté pendant des années à la dictature militaire, Aung San Suu Kyi a accepté de devenir le visage présentable de ce qui était toujours, dans son essence, une dictature", critique le quotidien britannique, où le dessin de Brian Adcock montre le nouvel homme fort de la Birmanie, le général Min Aung Hlaing, jeter la clé de sa cellule dans un seau, où un journal rappelle le refus de la prix Nobel de la paix de reconnaître le génocide des Rohingya: "Cette fois-ci, le monde se préoccupera moins du sort d’Aung San Suu Kyi", annonce la légende.

Répression contre les journalistes en Inde

Préoccupation, également, des défenseurs de la liberté de la presse, en Inde, où des poursuites ont été engagées contre plusieurs journalistes qui ont couvert les récentes manifestations d’agriculteurs. The Guardian rapporte qu’au moins neuf journalistes sont poursuivis pour avoir fait état de témoignages accusant la police de New Delhi d’avoir tué, d’une balle dans la tête un manifestant la semaine dernière. Des accusations que réfutent les autorités, malgré l’existence de vidéos et de rapports d’autopsie en ce sens. Le quotidien britannique évoque la "répression draconienne" qui s’est abattue sur les neuf journalistes mis en cause, poursuivis, notamment, pour "sédition", alors que des centaines de milliers d'agriculteurs demandent toujours l'abrogation des nouvelles lois agricoles qui risquent, selon eux, d’entraîner leur ruine.

Les vaccins russe et chinois à la rescousse de l'Europe ?

En Europe, pour faire face à la pénurie, l’idée d’un recours aux vaccins russes et chinois fait son chemin alors que Spoutnik-V et Sinovac, accélèrent leur déploiement dans le monde, en Turquie, au Brésil, au Mexique, en Hongrie et en Serbie, notamment. Aujourd’hui en France se demande ce que ces vaccins "valent vraiment", si l’on peut "se fier" aux solutions russe et chinoises. D’après le journal, les doutes portent notamment sur leur efficacité. Si les fabricants évoquent une protection allant de 78 % pour Sinovac à plus de 91% pour Spoutnik-V, la présidente du "Comité scientifique vaccins Covid-19", elle, temporise: "Les aspects qualité du développement du vaccin, de sa production — y compris les matières premières — et des données cliniques et précliniques sont fondamentaux. Or, dit-elle, je ne connais pas les données et garanties pour les vaccins russe et chinois disponibles à ce stade".

Des vers de terre séchés bientôt dans nos assiettes ?

On n’a en revanche plus aucun doute à leur sujet. L’agence de sécurité alimentaire européenne vient d’annoncer que leur consommation ne présente aucun risque et qu’elle peut être une bonne chose pour l’environnement. D’après The Guardian, les vers de terre séchés s’apprêtent à arriver dans nos assiettes. L’un de ses journalistes s’est même dévoué pour goûter les bestioles, qui sont, paraît-il, croustillantes à souhait, mais n’ont pas vraiment de goût, ni agréable ni désagréable. À assaisonner, donc, selon vos envies, salées, sucrées, et pourquoi pas au chocolat... Bon appétit !

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