Bruxelles a indiqué vendredi que l'Irlande du Nord ne serait finalement pas incluse dans le mécanisme de contrôle des exportations de vaccins annoncé plus tôt dans la journée. Londres lui avait reproché de compromettre les accords passés dans le cadre du Brexit sur l'île d'Irlande.
L’Irlande du Nord ne sera donc pas concerné par le mécanisme de contrôle des exportations de vaccins que l’Union européenne (UE) annoncé vendredi 29 janvier par la Commission européenne. Les autorités britanniques lui reprochait de compromettre les accords passés dans le cadre du Brexit sur l'île d'Irlande.
"Dans le cadre de la finalisation de cette mesure, la Commission veillera à ce que le protocole Irlande/Irlande du Nord ne soit pas affecté", écrit l'exécutif européen dans un communiqué.
Contrairement à son intention initiale, la Commission "ne déclenche pas la clause" qui lui aurait permis de déroger exceptionnellement, pour les vaccins, à ce protocole destiné à éviter le retour d'une frontière et de contrôles douaniers entre l'Irlande, membre de l'UE, et la province britannique d'Irlande du Nord. Ceci afin de préserver la paix sur l'île.
Lors d'un entretien dans la soirée avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, avait exprimé ses "graves préoccupations" face aux intentions de l'UE.
Retards de livraisons
Confrontée à des retards de livraisons du vaccin du laboratoire AstraZeneca, l'UE a mis sur pied un mécanisme pour contrôler les acheminements hors de l'UE des vaccins contre le Covid qui y sont produits et interdire les exportations non "légitimes".
Le texte adopté vendredi par les Européens prévoit de considérer l'Irlande du Nord comme un territoire d'exportation pour ce qui concerne les vaccins, ce qui va à l'encontre du protocole nord-irlandais conclu dans le cadre du Brexit.
Mais l'UE avait invoqué un article lui permettant de prendre certaines mesures exceptionnelles si l'application de ce protocole "entraîn[ait] de graves difficultés économiques, sociétales ou environnementales".
Ce texte avait provoqué la colère à la fois des autorités d'Irlande du Nord, dont la Première ministre Arlene Foster a évoqué "un acte hostile incroyable", et du gouvernement de la République d'Irlande, membre de l'UE.
Usines du Royaume-Uni
Si elle renonce finalement à utiliser cet article, la Commission souligne qu'elle "envisagera d'utiliser tous les instruments à sa disposition [dans le cas où] les transits de vaccins et de substances actives vers des pays tiers devaient être utilisés abusivement pour contourner les effets du système d'autorisation".
Le Royaume-Uni importe les vaccins anti-Covid de Pfizer et BioNTech d'une usine en Belgique.
L'UE a par ailleurs réclamé au laboratoire AstraZeneca de recourir à la production d'usines situées au Royaume-Uni pour fournir les doses promises aux Vingt-Sept.
Cela pourrait affecter le programme de vaccination des autorités britanniques qui ont autorisé depuis plusieurs semaines ce vaccin, approuvé vendredi par le régulateur européen.
Avec AFP