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Rattrapé par la perspective d'un second tour, Karzaï doit s'exprimer ce mardi

Alors que la pression internationale s'intensifie pour qu'un second tour à l'élection présidentielle du 20 août soit rapidement organisé en Afghanistan, le président sortant, Hamid Karzaï, doit prendre la parole, ce mardi.

Alors que la Commission indépendante des élections afghanes (IEC) doit rendre public, ce mardi, les résultats officiels et définitifs du premier tour de la présidentielle du 20 août, le chef de l’Etat sortant, Hamid Karzaï, semble s’être résigné à affronter une nouvelle fois le verdict des urnes.

Son porte-parole, Waheed Omar, a affirmé à la télévision privée afghane Tolo TV qu’il respecterait la décision de l’IEC, même si cette dernière préconisait l’organisation d’un second tour. Le président sortant, qui devrait faire une déclaration dans le courant de la journée, a d’ailleurs abordé cette éventualité avec le sénateur américain John Kerry.

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Rattrapé par la perspective d'un second tour, Karzaï doit s'exprimer ce mardi

Lundi soir, la Commission des plaintes électorales (EEC), soutenue par l’ONU, avait fait état d’un certain nombre de bulletins de vote jugés frauduleux. L’IEC est tenue par la loi électorale afghane de suivre les recommandations de cette Commission. Se basant sur ses propres calculs, l’organisation américaine d’observateurs électoraux, Democracy International, estime de son côté que le nombre de votes annulés devrait "réduire le score du président à environ 48,29 % et amener ceux d’Abdullah Abdullah à 32 %."

Pression internationale

Les premiers résultats, annoncés le mois dernier, avaient donné à Hamid Karzaï 54,6 % des suffrages contre 27,7 % à son principal concurrent, l’ancien ministre des Affaires étrangères Abdullah Abdullah. Des chiffres que nombre d’opposants avaient contestés.

Ces dernières semaines, la communauté internationale a plusieurs fois sommé le président afghan de prendre en compte les irrégularités électorales. Lundi, Washington a même estimé qu’il serait "irresponsable" d’envoyer de nouvelles troupes américaines en Afghanistan tant qu’une issue à la crise électorale n’avait été trouvée.

La tenue d’un second tour ne signifierait pas pour autant la fin des tensions politiques. La montée en puissance, ces derniers mois, de l’insurrection islamiste risque de troubler l’organisation du scrutin. Lors d’un entretien accordé à la chaîne américaine CNN, Abdullah Abdullah a laissé entendre qu’il était "ouvert" à d’autres solutions que celle supposant la tenue d’un second tour...