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Après #Metoo, le hashtag #Metooinceste se répand sur les réseaux sociaux

Sur le modèle du mouvement #Metoo qui a enclenché une vague de libération de la parole des femmes, un nouveau hashtag #Metooinceste a envahi Twitter pour livrer des témoignages d'inceste, après la publication du livre de Camille Kouchner, "La familia grande", évoquant l'inceste subi par son frère. 

Les témoignages d'incestes se multiplient sur les réseaux sociaux sous le nouveau hashtag #Metooinceste, apparu samedi 16 janvier. Dans le sillage de l'affaire Olivier Duhamel, qui a éclaté après la publication du livre de Camille Kouchner, "La familia grande", des centaines de personnes ont raconté leur drame sur Twitter, à l'image de ce que l'écrivaine a révélé dans son livre. Elle y raconte que son frère jumeau a été victime d'inceste par son beau-père, le politologue Olivier Duhamel, lorsqu'il avait 14 ans. 

A vous tou.tes qui témoignez d'inceste ou de violences sexuelles lorsque vous étiez enfant, énorme soutien de #NousToutes. Vous n'y êtes pour rien, nous vous croyons, vous pouvez compter sur nous ????. #MetooInceste pic.twitter.com/hASjIWzjSg

— #NousToutes (@NousToutesOrg) January 16, 2021

Sur le modèle du mouvement #Metoo qui a enclenché une vague de libération de la parole des femmes dénonçant agressions et harcèlements sexuels à partir de 2017, "ces témoignages viennent confirmer ce que disent et répètent depuis de nombreuses années" les professionnels de la protection de l'enfance : "Les personnes qui commettent le crime d'inceste viennent de tous les milieux", les adultes réagissent "peu ou mal" et les signaux envoyés par les victimes "ne sont pas entendus", explique le mouvement féministe #Noustoutes.

Le mouvement estime aussi que "nous aurions la possibilité de détecter ces violences très vite et de les faire cesser", plaidant notamment pour des "campagnes de prévention massives" et pour une meilleure formation des professionnels qui travaillent au contact d'enfants. 

J'avais entre 11 et 14 ans.
C'était mon frère.
J'ai 57 ans et je suis toujours victime de ce passé.
Hormis ma fille, je n'ai jamais rien construit. Ma vie sociale, professionnelle ou sentimentale n'est qu'une succession d'échecs et d'isolement. #MetooInceste

— Anne-Marie JOVER (@jover_anne) January 16, 2021

Le hashtag #metooinceste, la levée du tabou 

Le hashtag #metooinceste était en deuxième position dans les tendances sur Twitter en fin d'après-midi samedi. 

Au fil des messages entremêlés de réactions de soutien et d'appels à "faire trembler les murs", se succédaient les témoignages. 

"J'avais 5 ans. En une soirée, ce frère de ma mère a bouleversé ma candeur (...) En une seconde j'avais 100 ans", rapporte une internaute. "Je jouais aux Lego. Il est venu dans mon dos. C'en a été fini de grandir. J'avais cessé de vivre", témoigne un autre. 

J'étais un petit garçon de 4 ans quand tu a profité de ma faiblesse et de mon être entier.
Sentiment de honte et de peur.
Comment faire confiance?
Je veux vivre simplement et dignement maintenant que j'ai 33 ans.#Metooinceste#StopViolences #stopviol#reconstruction #souffrance pic.twitter.com/n8q5mg2bX8

— Morgan C (@momosolidaires) January 14, 2021

"La première fois, j'avais 3 ans, mon cousin avait 14 ans. Effroi. Trauma à vie et amnésie pendant des années", confiait encore un troisième. 

L'inceste reste un sujet profondément tabou dans la société et encore minimisé, alors qu'il serait massif en France avec près d'une personne sur dix potentiellement touchée. 

Avec AFP

Tags: #MeToo, Inceste,