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Téhéran demande au Pakistan de lui livrer le chef des Joundullah

L'Iran a demandé au Pakistan de lui livrer le chef du groupe sunnite qui a revendiqué l'attentat meurtrier de Pishin, dimanche, dans lequel deux hauts responsables des Gardiens de la révolution ont été tués, selon la télévision d'État.

L'Iran fait monter la pression sur le Pakistan, au lendemain d'un attentat-suicide qui a fait 42 morts - parmi lesquels deux hauts responsables des Gardiens de la révolution - dans le sud-est du pays, selon un dernier bilan effectué par la télévision d'État iranienne. Les autorités de Téhéran ont fait savoir qu'elles allaient demander à Islamabad d'extrader Abdolmalek Rigi, le chef des Joundullah, le groupe sunnite qui a revendiqué l'attaque.

Celle-ci s'est produite dans la partie iranienne de la région troublée du Sistan-Balouchistan, un territoire situé à cheval sur l’Iran et le Pakistan. Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, avait déjà laissé entendre, dimanche, que des "membres des services de sécurité" pakistanais étaient impliqués dans l'attaque.

Le Pakistan a tenu à démentir toute implication. "Le Pakistan n'est impliqué dans aucune activités terroristes (...), nous nous battons pour éradiquer cette menace", a déclaré Abdul Basit, porte-parole du ministère

pakistanais des Affaires étrangères au quotidien pakistanais Daily Times.

Par la voix du commandant en chef des Gardiens de la révolution, le régime iranien a également pointé du doigt les services de renseignements américains, britanniques et pakistanais. "Ciblez les États-Unis et l’Occident fait partie de la rhétorique habituelle de Téhéran", explique Delphine Minoui, correspondante du Figaro, sur FRANCE 24. Washington a tenu à démentir toute implication et a condamné l’attentat.

L'Iran promet une réponse "destructrice" à l'attentat

Le chargé d'affaires du Pakistan à Téhéran a également été convoqué par le ministre iranien des Affaires étrangères, qui lui a fait part des protestations de l'Iran concernant l’utilisation du territoire pakistanais comme base arrière par des "terroristes et [des] rebelles", afin de conduire des actions contre la République islamique. "À cet endroit, la frontière irano-pakistanaise est assez poreuse et certains spécialistes estiment qu’il est possible que les rebelles reçoivent un entraînement au Pakistan", rapporte encore Delphine Minoui.

Un kamikaze s’est fait exploser dimanche dans la ville de Pishin alors que les commandants des Gardiens de la Révolution participaient à une réunion avec des chefs de tribus locaux. L’adjoint du commandant de l’armée de terre des Gardiens de la révolution et le commandant pour le Sistan-Balouchistan font partie des victimes de cette attaque, qualifiée par Téhéran de "sans précédent".

Les Joundullah, un groupe issu de la minorité sunnite, conteste l’autorité du pouvoir chiite à Téhéran. "Ce groupe est né il y a sept ans et est peu à peu passé des revendications locales à une lutte armée contre le pouvoir à Téhéran", rappelle Delphine Minoui. Les Gardiens de la révolution ont promis une réponse "destructrice" à l'attentat.