La France a rapatrié mercredi sept enfants de jihadistes français du nord-est de la Syrie. Au total, 35 mineurs ont été ramenés depuis 2019. Des rapatriements au compte-gouttes critiqués par les organisations de défense des droits humains.
La France a rapatrié, mercredi 13 janvier, sept enfants de jihadistes français du nord-est de la Syrie, sous contrôle des forces kurdes, a annoncé le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.
Ces jeunes mineurs, "particulièrement vulnérables", ont été remis à leur arrivée en France aux "autorités judiciaires" et "pris en charge par les services sociaux", a-t-il ajouté. Ils ont entre deux et onze ans, a-t-on précisé au ministère.
Au total, 35 enfants de jihadistes français ont été ramenés de Syrie depuis l'effondrement de l'organisation État islamique en mars 2019. Le dernier rapatriement remontait à juin 2020 et concernait dix mineurs. Il s'agit généralement d'orphelins et d'enfants confiés par les rares mères ayant accepté de s'en séparer.
"La France remercie les responsables locaux du Nord-Est syrien pour leur autorisation et leur coopération", a ajouté le ministère sans plus de précisions.
Détenus dans les camps de Roj et d'Al-Hol, ces enfants ont été remis à une délégation française mardi, a indiqué une source au sein de l'administration semi-autonome kurde à un correspondant de l'AFP à Qamichli (nord-est).
"Ils appartiennent à des familles de l'État islamique. Trois enfants sont de la même famille et sont orphelins. Pour les quatre autres, leurs mères ont accepté leur retour en solitaire, en raison de leur état de santé délicat", a-t-elle ajouté sous couvert de l'anonymat.
Une gestion "au cas par cas"
Dans un communiqué, l'administration semi-autonome kurde a précisé avoir reçu mardi la visite d'une délégation française emmenée par Éric Chevalier, directeur du centre de crise et de soutien du Quai d'Orsay.
Durant la visite, "un certain nombre d'enfants des familles du groupe État islamique ont été remis (à la délégation) en raison de leur état de santé, en vertu d'un accord officiel signé par les deux parties", précise ce communiqué.
Les autorités françaises sont régulièrement montrées du doigt pour leur refus de rapatrier les quelque 150 jihadistes français, hommes et femmes, qu'elles estiment complices du groupe État islamique, des théâtres syrien et irakien, et pour le retour au compte-gouttes des enfants, subordonné à l'autorisation des parents.
La Commission nationale consultative des droits de l'Homme (CNCDH) a demandé en décembre le retour de tous les enfants de Syrie ainsi que des jihadistes "condamnés à mort en Irak".
Elle avait alors estimé à 250 le nombre de mineurs français, retenus dans les camps du Nord-Est syrien, contrôlés par les forces kurdes, et déploré la gestion "au cas par cas" opérée par le gouvernement français.
Avec AFP