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Féminicides : le mémorial des colleuses pour honorer les mortes et protéger les vivantes

Une soixantaine de militantes ont dressé à Paris un "mémorial" pour les victimes de féminicides en collant sur un mur les prénoms de 111 femmes tuées en France en 2020.  

Sarah, Virginie, Grâce, Mathilde, Claudette... Les prénoms de 111 femmes tuées en 2020 ont été affichées, dimanche 10 janvier, en lettre noires sur un mur du 11e arrondissement de Paris, situé dans un passage couvert, à l'abri des intempéries. 

"En 2020, le patriarcat tue encore : 98 féminicides conjugaux, 11 travailleurs ou travailleuses du sexe et 2 personnes transgenres tuées", proclamait une autre inscription déployée en face de ce mémorial. 

En 2020, le patriarcat tue encore : plus de 98 féminicides conjugaux, 11 travailleur.euses du sexe et 2 personnes transgenres tué.e.s. Et combien de victimes oubliées ? Le sexisme, la putophobie et la transphobie détruisent et tuent. L'État les oublie. Pas nous.

???? Tay Calenda pic.twitter.com/nS7DTzAawT

— Collages Féminicides Paris (@CollagesParis) January 11, 2021

Ce chiffre de 98 féminicides, recensés par le collectif associatif "Féminicides par compagnon ou ex", est inférieur aux 146 comptabilisés officiellement en 2019. "Mais en 2020, il y a eu beaucoup plus de violences [contre les femmes]", a affirmé Camille, une des porte-paroles du mouvement des "Colleuses".

Une hausse des appels de victimes pendant les confinements

Selon la ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa, la plateforme de signalement en ligne des violences sexuelles et sexistes a enregistré une hausse de 60 % des appels de victimes pendant le deuxième confinement par rapport à la normale, alors que cette hausse était de 40 % lors du premier confinement du printemps 2020.

Les "colleuses", juchées sur des escabeaux ou des poubelles pour placarder leurs affiches et accrocher des bouquets de fleurs entre les prénoms des victimes, ont également collé des slogans tels que "État coupable, justice complice", "Plus écoutées mortes que vivantes", ou encore "Des réformes avant qu'on soit mortes".

[DIRECT] À Paris, des militantes de @CollagesParis collent un mémorial en hommage à toutes les victimes de féminicides en 2020 ✊ pic.twitter.com/Ppp965JTpJ

— Du Pain Et Des Roses (@Pain_Et_Roses) January 10, 2021

"Le gouvernement n'agit pas assez [contre le fléau des féminicides]", a résumé Camille la porte-parole des Colleuses, qui réclame "de l'argent, des moyens pour les associations", ainsi qu'un déploiement plus rapide des bracelets anti-rapprochement, destinés à tenir à distance les conjoints ou ex-conjoints violents.

Ces actions de collage, menées régulièrement partout dans Paris et sa banlieue, doivent aussi contribuer à mobiliser les citoyens, selon elle : "Il ne faut pas fermer les yeux : on entend la voisine crier, et on n'ose pas s'en mêler, ce n'est plus possible !"

Avec AFP