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Mort de Georges Pernoud, amoureux de la mer et présentateur historique de "Thalassa"

Le journaliste Georges Pernoud, animateur pendant plus de 40 ans du magazine télévisé consacré à la mer "Thalassa", est décédé à l'âge de 73 ans, a annoncé lundi matin sa famille à l'AFP.

Visage de l'émission de télévision "Thalassa" pendant près de quarante ans, l'animateur Georges Pernoud est décédé à l'âge de 73 ans après avoir partagé avec des millions de téléspectateurs sa passion de la mer. 

"Il est décédé (dimanche) dans un hôpital en région parisienne des suites d'une longue maladie", a annoncé, lundi 11 janvier, sa fille Fanny Pernoud à l'AFP. 

Georges Pernoud avait créé ce magazine, à la longévité exceptionnelle, en 1975 et l'animait depuis 1980. "Merci pour tout Georges. Merci de nous avoir ouvert les yeux sur le monde pendant plus de 40 ans", pouvait-on lire lundi sur le compte Twitter de l'émission. 

En 2017, à cause de changements de programmation qu'il déplorait, l'animateur avait préféré quitter le navire et avait présenté son dernier numéro le 30 juin, en duplex de Saint-Malo, ville chère à l'émission. 

Avec Thalassa qu’il créa et présenta pendant près de 40 ans, Georges Pernoud a transmis aux Français son amour de la mer et des paysages. À notre génération, aujourd’hui, de protéger cette nature qu’il nous a appris à connaître. Pensées pour ses proches et pour ses collègues.

— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) January 11, 2021

"Avec 'Thalassa' (...), Georges Pernoud a transmis aux Français son amour de la mer et des paysages. À notre génération, aujourd'hui, de protéger cette nature qu'il nous a appris à connaître", a salué Emmanuel Macron, dans un tweet. 

Engagement pour la planète  

Il a "fait voguer avec passion les Français sur toutes les mers et les océans pendant plus de 40 ans. Infatigable créateur et présentateur de grands programmes de service public. Bon vent, Monsieur", a salué la patronne de France Télévisions, Delphine Ernotte. 

Rencontre avec des pêcheurs, découverte d'archipels, portrait du père Jaouen qui pratiquait la réinsertion de jeunes par la mer, reportages sur la Route du rhum, mais aussi sur le sauvetage de migrants, la pêche au thon ou les delphinariums... L'émission a abordé "tous les domaines sur fond bleu", se plaisait à dire l'animateur aux cheveux gris. 

Sa mémoire est saluée unanimement dans la classe politique, toutes tendances et générations confondues, témoignant de sa grande popularité. 

"Grand homme de télévision, il avait choisi Marseille pour sa première émission, en 1975 !", s'est souvenu Renaud Muselier, président LR de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur. 

Studio-péniche 

La mer n'était pourtant pas a priori l'élément de prédilection de Pernoud. 

Né en 1947 au Maroc, il est d'abord un amateur de montagne. Il fait ses débuts comme caméraman en 1968, travaille comme reporter et couvre sa première course à la voile autour du monde en 1973. 

C'est là que la mer le prend dans ses filets. "La mer, c'est un autre monde où les seules choses qui comptent, c'est de flotter et avancer. Un monde où des choses absurdes deviennent très importantes, où le jour dure 24 heures", racontait-il des années plus tard à l'AFP. 

Devenu rédacteur en chef adjoint chargé de l'image de FR3 (aujourd'hui France 3) en 1975, il crée la même année "Thalassa". Il doit le nom à son père, helléniste. 

Les trois premières années, l'émission est mensuelle, puis devient hebdomadaire et est diffusée le vendredi en première partie de soirée à partir de 1989, avec un générique culte où des formes marines se transforment sur une musique envoûtante. 

Autre particularité de l'émission : son studio est une péniche amarrée en bord de Seine, dans le 15e arrondissement de Paris. Solidement ancrée dans le paysage audiovisuel français, "Thalassa" remporte deux prix Albert-Londres dans les années 1990. 

Au début des années 2010, face à des audiences qui s'effritent, deux nouveaux présentateurs s'installent aux commandes mais quittent rapidement le navire. 

Pernoud lui, part en 2017. Il avait publié son autobiographie en 2015, intitulée "Bon vent", les mots avec lesquels il avait tourné la page de "Thalassa". France 3 lui rendra hommage vendredi à 21 h. 

Avec AFP