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Le parti du président Ian Khama arrive en tête des législatives

Le Parti démocratique du Botswana (BDP), du président sortant Ian Khama, a revendiqué la victoire aux élections législatives de vendredi. Ce petit pays, connu pour ses diamants, est classé en haut des tableaux de bonne gouvernance en Afrique.

AFP - Le Parti démocratique du Botswana (BDP), au pouvoir depuis l'indépendance en 1966, a remporté samedi la victoire aux élections législatives, ouvrant la voie à la reconduction du président Ian Khama à la tête de ce pays riche en diamants mais frappé par la crise.

Selon des résultats non définitifs, qui portent sur 39 des 57 circonscriptions, le BDP a d'ores et déjà récolté 33 sièges, soit la majorité de 50% plus un siège, a annoncé le porte-parole de la Commission électorale indépendante Oscar Maroba.

Le parlement comptant 57 sièges, "cela veut dire que le BDP a d'ores et déjà remporté la majorité", a-t-il souligné.

Le vainqueur sera officiellement proclamé dimanche.

"Nous sommes de nouveau le nouveau gouvernement", a dit à l'AFP Langston Motsete, représentant du BDP à la commission électorale.

Le principal parti de l'opposition, le Front national du Botswana (BNF), n'a remporté que trois sièges, ex-aequo avec le Parti du congrès du Botswana.

"Le peuple a parlé", a déclaré le porte-parole du BNF Mohwasa Moeti à l'AFP, reconnaissant la défaite de l'opposition, bien son parti ait formulé des critiques concernant la place accordée aux candidats dans les médias officiels et une utilisation "abusive des ressources de l'Etat" par le BDP au cours de sa campagne.

La victoire du parti au pouvoir avait été prévue par les analystes en raison notamment de la faiblesse de l'opposition. Sept partis et 15 candidats indépendants se présentaient.

Près de 725.000 électeurs, sur une population de 1,9 million d'habitants, étaient appelés aux urnes vendredi pour désigner 57 députés, qui doivent ensuite choisir le chef de l'Etat.

Selon un représentant d'une mission d'observation régionale, Henrique Banze, vice-ministre des Affaires étrangères du Mozambique, les élections se sont déroulées dans le calme. La commission n'a reçu aucune plainte pour intimidation, a-t-il ajouté.

Après la proclamation officielle des résultats, le Parlement devrait ensuite reconduire dans ses fonctions le chef de l'Etat, Ian Khama, bien que son style autoritaire ait créé des divisions au sein du parti.

Dans un entretien à l'AFP à la veille du scrutin, le président --au pouvoir depuis avril 2008-- avait réfuté toute tendance dictatoriale.

"Ce que je veux, c'est que les services publics fonctionnent, dans l'intérêt de la population", a déclaré cet ancien militaire de 56 ans, très populaire à l'étranger pour avoir été un des seuls en Afrique à critiquer ouvertement le président zimbabwéen Robert Mugabe.

Mais il sera confronté au mécontentement d'une population dont près de la moitié (47%) vit toujours avec moins de un dollar par jour.

Bien géré, peu corrompu, ce pays semi-désertique d'Afrique australe est régulièrement classé en haut des tableaux de bonne gouvernance en Afrique. Mais l'ancienne colonie britannique est touchée de plein fouet par la crise économique mondiale qui affecte sa principale ressource, la vente de diamants.

Grâce à ces pierres précieuses, le Botswana a connu une croissance moyenne de 9% jusqu'en 2006. Mais cette année, le pays produira moitié moins de diamants que l'an dernier et son Produit intérieur brut (PIB) devrait se contracter de 12% en 2009.

La chute des recettes a déjà commencé à peser sur les programmes sociaux du gouvernement, avec la suppression notamment de 5.000 bourses universitaires.

Les inquiétudes sont également grandes pour les programmes de lutte contre le sida, qui concerne un adulte sur quatre.

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