
Dix des douze activistes hongkongais arrêtés le 23 août dernier en Chine continentale, étaient jugés au tribunal de Shenzhen, mercredi matin. Soupçonnés de "passage illégal de frontière", ils ont été condamnés à des peines de prison allant de 7 mois à 3 ans.
Dix militants prodémocratie hongkongais, qui avaient tenté en août de fuir Hong Kong en hors-bord vers Taïwan, ont été condamnés mercredi 30 décembre en Chine continentale à des peines allant de sept mois à trois ans de prison pour "passage illégal de frontière".
Les deux organisateurs du voyage avorté, Tang Kai-Yin et Quinn Moon, ont eux été jugés coupables d'avoir organisé une traversée illégale de frontières et condamnés respectivement à trois ans et deux ans de prison. Ils se sont aussi vu infliger une amende de 20 000 et 15 000 yuans (2 500 et 1 900 euros environ). Les huit autres condamnés écopent de sept mois d'emprisonnement, a annoncé le tribunal de Shenzhen (sud de la Chine) où ils étaient jugés cette semaine. Ils devront aussi s'acquitter d'une amende de 10 000 yuans, a précisé le tribunal.

Le procureur d'un district de Shenzhen a précisé que les deux plus jeunes activistes ne seraient pas condamnés. Le plus jeune d'entre eux est âgé de 16 ans. Cette décision a été prise après que les deux mineurs ont "volontairement reconnu leur culpabilité et accepté la punition", a fait savoir le procureur. Ils vont être transférés à Hong Kong.
Onze hommes et une femme ont été arrêtés en mer par les autorités chinoises le 23 août dernier, avant d'être remis à la police de Shenzhen, métropole chinoise aux portes de Hong Kong. Ils tentaient de se rendre à Taïwan, île rivale de la Chine continentale.
Tous ces activistes faisaient l'objet à Hong Kong d'accusations en lien avec les manifestations antigouvernementales dans la région administrative spéciale chinoise.
Des conditions particulières
Ce procès n'était pas ouvert à la presse étrangère ou aux diplomates en poste dans le pays, ce qui est relativement habituel de la part d'une justice chinoise opaque et politisée.
Les familles des prévenus n'ont été informées de la date de l'audience que trois jours avant qu'elle ait lieu. Et les avocats n'ont pas pu rencontrer les prévenus, les autorités leur ayant désigné des avocats commis d'office. Les cas des deux mineurs ont été examinés à huis clos.
L'Union européenne, comme les États-Unis, exigeaient leur libération immédiate.
Six mois après l'adoption d'une loi draconienne sur la sécurité nationale à Hong Kong, leur procès était emblématique de la reprise en mains par Pékin de l'ex-colonie britannique, devenue territoire semi-autonome chinois en 1997.
Avec AFP et Reuters