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"On peut aller chez Zara, Castorama, Ikea... mais pas au cinéma ni à l'opéra"

À la une de la presse, mardi 22 décembre, le feu vert de l’Union européenne au vaccin de Pfizer-BioNTech. Le Royaume-Uni de plus en plus coupé du monde. Les organisations d’artistes en colère contre le maintien de la fermeture des salles de spectacle en France. Le jackpot du basketteur français Rudy Gobert. Et un geste aussi humble que généreux. 

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À la une de la presse, le feu vert de l'Union européenne au vaccin de Pfizer-BioNTech contre le Covid-19.

L'Agence européenne des médicaments a donné hier le top-départ de la campagne de vaccination en Europe : premières piqûres dès dimanche, d'après Aujourd'hui en France, qui précise que l'émergence d'une nouvelle souche du virus, peut-être plus contagieuse, ne rend pas pour autant le vaccin inefficace, selon les spécialistes - dont les arguments ne suffiront sans doute pas, néanmoins, à convaincre les anti-vaccins. Un mouvement en plein essor, d'après le journal, qui s'inquiète du succès grandissant des thèses complotistes sur les vaccins.

Ces discours sont parfois alimentés par le manque de transparence, dont témoigne l'embarras de l'industrie pharmaceutique et de la Commission européenne, après les révélations de la secrétaire d'État belge au budget, sur les prix des vaccins. Selon Le Monde, Eva De Bleeker, a détaillé, il y a quelques jours, les prix des doses de six fabricants, et exposé une "disparité de tarifs étonnante" entre l'unité la moins chère, vendue par AstraZeneca pour 1,78 euros, et la plus chère, près de 15 euros pour Moderna ; le vaccin de Pfizer BioNTech arrivant juste en-dessous, à 12 euros la dose. D'après le journal, ces différences seraient justifiées "par le recours à des technologies plus modernes pour les (vaccins aux) prix les plus élevés", mais l'argument serait "remis en question par plusieurs spécialistes qui soulignent que les entreprises américaines pratiquent traditionnellement des tarifs plus élevés, même pour des vaccins plus classiques".

Premier à avoir alerté sur la présence de la nouvelle souche du virus sur son territoire, le Royaume-Uni est de plus en plus coupé du monde. The Independent indique que plus de 40 pays, désormais, ont coupé leurs liaisons avec le Royaume-Uni, alors que Boris Johnson se serait engagé dans une activité diplomatique "frénétique" pour convaincre la France de rouvrir "les routes vitales pour le fret". Le Premier ministre britannique se retrouve aussi sous pression pour étendre à l'ensemble du Royaume-Uni, les restrictions renforcées dans une partie de l'Angleterre. Les Britanniques coupés du monde, de plus en plus préoccupés par de possibles difficultés d'approvisionnement. "Jingle Hell", Noël en enfer : le gratuit Metro fait état, outre-Manche, d'embouteillages monstres dans le port de Douvres et de ruées dans les supermarchés. Noir c'est noir. Dans le dessin de Martin Rowson, Boris Johnson est au fond du trou, tel un pestiféré et son pays, enfermé par le cordon sanitaire, est devenu le "royaume du Covid".

En France, le Conseil d'État examine le recours de plusieurs organisations d'artistes, qui contestent la fermeture des salles de spectacle pour raisons sanitaires. Très attendue, la réouverture des salles de spectacle a finalement été reportée au moins jusqu'au 7 janvier, alors même que les commerces non-essentiels ont été autorisés à rouvrir. La culture est-elle devenue le bouc-émissaire de la pandémie ? C'est le sentiment du Figaro, qui ironise: "On peut donc aller chez Zara mais pas à l'opéra, chez Castorama mais pas au cinéma, chez Ikea mais pas au théâtre. On peut faire le Black Friday mais pas voir un ballet" : le journal se demande "pourquoi un tel acharnement sur la culture, pourquoi un tel massacre", et "n'ose imaginer que le virus serve aux censeurs de tout poil pour mettre au pas l'imagination. Et la création". En France, on peut aussi aller à la messe, y compris le soir de Noël, à condition de s'y prendre à l'avance. Le Figaro, toujours, rappelle que le Conseil d'État a retoqué le mois dernier la jauge de 30 personnes pour les rassemblements dans les lieux de culte, mais que ceux-ci doivent tout de même respecter un protocole sanitaire strict – soit deux chaises libres entre chaque paroissien. Le journal indique que certaines paroisses, du coup, demandent à leurs fidèles de s'inscrire à l'avance pour le 24 décembre, certains offices étant déjà complets. L'affiche a du succès…

Lui aussi a énormément de succès. Le basketteur Rudy Gobert, est en passe de devenir le sportif français le mieux payé de l'histoire. D'après L'Équipe, le pivot de l'Utah Jazz fait désormais partie des plus grosses fortunes de la NBA – dont la saison reprend d'ailleurs aujourd'hui. Avec un contrat de 205 millions de dollars sur 5 ans, le troisième plus gros contrat jamais signé en NBA, "million dollar Rudy" aura de quoi voir venir. Au regard d'un tel pactole, les 50 000 euros annuels auxquels Pierre Casanova vient de renoncer font pâle figure. Mais qu'importe, c'est le geste qui compte. Le Monde rapporte que ce conseiller de la Ville de Paris estime gagner suffisamment bien sa vie en tant qu'avocat, et a renoncé, de ce fait, aux indemnités versées par la municipalité. "Un cas exceptionnel" qui l'est d'autant plus que Pierre Casanova n'aurait pas souhaité, semble-t-il, "donner des leçons de vertu", et aurait préféré que son choix reste confidentiel. Généreux et humble, donc.

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