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À Erevan, des milliers d'opposants exigent toujours la démission du Premier ministre Nikol Pachinian

Plusieurs milliers d'opposants à Nikol Pachinian ont installé un campement, mardi, devant le siège du gouvernement arménien dans le centre d'Erevan pour accentuerleur pression sur le Premier ministre afin d'obtenir son départ. Ils lui reprochent sa gestion du conflit avec l'Azerbaïdjan dans le Haut-Karabakh.

Quelque 25 000 personnes manifestaient, mardi 22 décembre, à Erevan, la capitale de l'Arménie, pour exiger la démission du Premier ministre Nikol Pachinian, sous pression depuis la défaite arménienne dans le conflit du Haut-Karabakh avec l'Azerbaïdjan.

Cette manifestation intervient au premier jour d'une grève générale à laquelle appelle l'opposition.

En milieu de journée, les manifestants étaient réunis dans le froid autour du siège du gouvernement, de plusieurs ministères et du bureau du procureur général, selon une correspondante de l'AFP sur place.

"Ce gouvernement n'est plus le nôtre. Ses décisions ne sont pas légales et il doit donc partir", a lancé l'une des figures de l'opposition, Ichakhan Sagatelian, promettant une "victoire très prochaine".

"Nikol, traître !", scandait la foule, agitant des drapeaux arméniens et du Karabakh. De nombreux manifestants avaient décidé de ne pas se rendre au travail, à l'appel de l'opposition.

Selon Guegham Manoukian, une figure du parti Fédération révolutionnaire arménienne, des employés du métro d'Erevan se sont joints aux grévistes. La veille, un syndicat de l'université de la capitale avait également appelé à rejoindre le mouvement.

L'Arménie a perdu des pans du Haut-Karabakh

L'opposition tente d'obtenir le départ de Nikol Pachinian, 45 ans, arrivé aux affaires à la faveur d'une révolution pacifique en 2018, depuis la défaite des forces arméniennes face à l'armée azerbaïdjanaise au Haut-Karabakh.

Au début du mois, dix-sept partis avaient donné au Premier ministre jusqu'au 8 décembre pour démissionner, un ultimatum rejeté par l'intéressé.

Un accord humiliant pour l'Arménie a été signé sous l'égide de Moscou le 9 novembre, accordant d'importants gains territoriaux à l'Azerbaïdjan après six semaines de conflit au Haut-Karabakh, enclave à majorité arménienne disputée depuis des décennies. Cette dernière survit amoindrie.

Selon les derniers bilans officiels, au moins 6 000 personnes des deux camps, dont des dizaines de civils, ont été tuées dans cette courte guerre.

Lundi, des manifestants ont forcé Nikol Pachinian à mettre fin prématurément à une visite prévue dans le sud de l'Arménie, près de la frontière avec l'Azerbaïdjan. 

Avec AFP