
Le retour à une vie normale est improbable avant au moins six mois, a estimé vendredi matin le Pr Jean-François Delfraissy, en raison d'une campagne de vaccination contre le Covid-19 "étalée dans le temps" et d'un coronavirus particulièrement virulent en période hivernale.
La lumière est visible au bout du tunnel, mais il faudra encore au moins six mois pour l'atteindre. C'est la prédiction formulée vendredi 18 décembre par le professeur Jean-François Delfraissy au regard des progrès dans la lutte contre l'épidémie de Covid-19.
Tout en soulignant "l'espoir fort" que représente le vaccin, le président du Conseil scientifique a mis en garde sur BFMTV et RMC contre tout triomphalisme précipité.
"On a six mois à passer encore difficiles, 2021 ressemblant à 2020 et en particulier les trois ou quatre premiers mois parce que ce virus est sensible au climat", a déclaré le Pr Delfraissy.
La mise sur le marché des premiers vaccins contre le Covid-19 devrait permettre de finalement surmonter cette crise sanitaire, a-t-il estimé, indiquant qu'il se ferait vacciner.
Mais "si on regarde la capacité que nous allons avoir en France mais aussi dans les autres pays européens à nous vacciner, il va falloir du temps", a-t-il ajouté, expliquant que la production des vaccins serait plus longue que ce qui était imaginé voilà deux ou trois semaines. "On n'aura pas de pénuries de vaccins mais on aura quelque chose qui va être plus étalé dans le temps."
Vaccinations dans l'UE à partir du 27
"Il y a 22 millions de personnes plus fragiles en France", a-t-il dit, un chiffre presque 50 % plus important que les publics identifiés par l'exécutif dans le cadre de son plan de vaccination.
"Il va nous falloir probablement jusqu'à mai pour les vacciner et puis ensuite on discutera de la vaccination en population générale", a-t-il poursuivi.
Dans l'ensemble de l'Union européenne, Ursula von der Leyen a annoncé jeudi que la vaccination contre le Covid-19 allait commencer les 27, 28 et 29 décembre.
L'Agence européenne des médicaments (AEM) se penchera le 21 décembre – une semaine plus tôt que prévu – sur le sort du vaccin développé par Pfizer-BioNTech. La Commission avait précisé qu'elle donnerait ensuite son autorisation dans les deux jours suivant ce feu vert.
Redevenue l'épicentre de la pandémie depuis octobre, aux côtés des Etats-Unis, l'Europe renforce les restrictions pour tenter de contenir la pandémie dans l'attente des vaccins.
Avec AFP et Reuters