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Gérald Darmanin entendu sous le statut de témoin assisté dans une enquête pour viol

Soupçonné de viol, Gérald Darmanin a été entendu lundi par des juges et placé sous le statut de témoin assisté. Le ministre français de l'Intérieur fait l'objet d'une plainte déposée par une femme qui l'avait sollicité pour tenter de faire annuler une condamnation. Pour l'homme politique, il s'agissait au contraire d'une relation librement consentie.

Les accusations de viol contre Gérald Darmanin ressurgissent. Visé par une information judiciaire, le ministre de l'Intérieur a été entendu lundi 14 décembre par les juges, qui l'ont placé sous le statut de témoin assisté, ont indiqué ses avocats à l'AFP.

"Gérald Darmanin, sur sa demande, a été auditionné ce matin par deux juges d'instruction dans le cadre" de l'information judiciaire sur cette accusation de viol pour des faits datant de 2009, ont annoncé Mes Mathias Chichportich et Pierre-Olivier Sur, confirmant une information du Point. Selon ses conseils, "les juges d'instruction lui ont confirmé son statut de témoin assisté (...). Il continue à se tenir à la disposition de la justice."

Les juges d'instruction peuvent convoquer le ministre de l'Intérieur dans un premier temps comme témoin assisté puis faire évoluer son statut dans la procédure à celui de mis en examen si elle réunit des "indices graves ou concordants".

L'information n'avait pas été confirmée de source judiciaire à l'AFP lundi en début de soirée. Initialement prévue le 1er décembre, cette audition avait été reportée à la demande des avocats du ministre.

Procédure relancée après un classement sans suite

Gérald Darmanin est accusé par Mme Patterson-Spatz de viol, harcèlement sexuel et abus de confiance.

En 2009, la plaignante s'était adressée à l'élu, alors chargé de mission au service des affaires juridiques de l'UMP (ancêtre du parti Les Républicains), pour tenter de faire réviser une condamnation de 2004 pour chantage et appels malveillants à l'égard d'un ex-compagnon.

Selon elle, Gérald Darmanin lui aurait fait miroiter son appui auprès de la Chancellerie par l'intermédiaire d'une lettre, en échange de faveurs sexuelles qu'elle aurait acceptées en mars 2009, se sentant contrainte de "passer à la casserole", selon son expression devant les enquêteurs.

La cour d'appel de Paris avait ordonné mi-juin la reprise des investigations sur cette accusation de viol, près de deux ans après le refus d'une juge d'instruction de reprendre l'enquête.

La chambre de l'instruction de la cour d'appel n'a en effet pas suivi les réquisitions du parquet général et estimé que la magistrate instructrice "ne pouvait se fonder uniquement sur les résultats de l'enquête préliminaire" pour rendre un non-lieu avant toute nouvelle investigation.

Plainte de Darmanin pour dénonciation calomnieuse

Entendu en audition libre pendant l'enquête préliminaire en février 2018, Gérald Darmanin a confirmé avoir eu une relation sexuelle avec Mme Patterson-Spatz, mais selon lui librement consentie et à l'initiative de la plaignante : "Il n'y a eu aucune contrepartie."

"Il faut quand même mesurer ce que c'est que d'être accusé à tort, de devoir expliquer à ses parents ce qu'il s'est passé parce que, c'est vrai, j'ai eu une vie de jeune homme", avait expliqué Gérald Darmanin en juillet à La Voix du Nord.

Gérald Darmanin, dont la nomination comme ministre de l'Intérieur avait été critiquée par des féministes, à cause notamment de cette affaire, a porté plainte pour dénonciation calomnieuse.

Avec AFP