La Commission européenne devrait accorder, lundi, une aide supplémentaire de 300 millions d'euros aux producteurs de lait, indiquent des diplomates européens. Des milliers d'agriculteurs ont manifesté ce vendredi dans toute la France.
Alors que des manifestations d’agriculteurs ont eu lieu vendredi dans plusieurs villes de France, la Commission européenne devrait débloquer une aide supplémentaire aux producteurs de lait, de l’ordre de 300 millions d’euros, selon diverses sources européennes. L'annonce devrait être faite lundi.
Depuis plusieurs mois, les producteurs laitiers européens s’alarment de la chute des prix du lait à la production, qui est parfois de plus de 50 % par rapport à 2007-2008.
En France, les agriculteurs ont défilé vendredi pour réclamer une régulation européenne et un plan d’aide de 1,4 milliard d’euros pour soulager leurs problèmes de trésorerie. La mobilisation était à la hauteur des enjeux. D’après la Fédération nationale des exploitants agricoles (FNSEA), le syndicat majoritaire, 52 000 agriculteurs se sont mobilisés, largement au delà des 40 000 prévus.
La "détresse" des agriculteurs
A Paris, une cinquantaine de céréaliers ont brièvement bloqué les Champs-Elysées tandis qu’en province les grévistes ont multiplié les opérations escargots. Pour le président de la FNSEA, Jean-Michel Lemétayer, cette mobilisation est le symbole de la "détresse" des agriculteurs.
Damien Greffin, président des Jeunes agriculteurs (JA) d'Ile-de-France, demande en particulier une harmonisation des politiques sociales au niveau européen, pour éviter le "dumping social" qui permet de produire, dans certains pays, à des coûts inférieurs à ceux de France.
Lundi dernier, 21 ministres européens, emmenés par la France et l’Allemagne, avaient signé un texte réclamant un "cadre régulatoire pour le marché du lait européen".
"La balle est dans le camp de la Commission"
Dans une interview au quotidien "Le Figaro" daté du 16 octobre, le président Nicolas Sarkozy a affirmé sa volonté de "porter une nouvelle régulation agricole qui considérera les agriculteurs comme des entrepreneurs, qui ne craindra pas la préférence communautaire [...] et qui, enfin, garantira aux [exploitants] un juste prix de leur travail".
Reste à Bruxelles de confirmer cette aide de 300 millions d’euros : "La balle est dans le camp de la Commission. Tout le monde l'attend au tournant: les ministres de l'Agriculture, mais aussi, dehors, les agriculteurs", a commenté à l'AFP un diplomate européen à Bruxelles.