Au lendemain de l'attaque de trois installations des forces de l'ordre, jeudi, à Lahore, la police pakistanaise a de nouveau été prise pour cible par les Taliban, vendredi, cette fois à Peshawar. Le bilan de l'attentat s'élève à plus d'une dizaine de
AFP - Au moins 11 personnes ont été tuées vendredi dans un attentat suicide visant la police à Peshawar, dans le nord-ouest du Pakistan, nouvel épisode d'une série d'attaques très meurtrières revendiquées pour la plupart par les talibans liés à Al-Qaïda.
Cet attentat est le sixième en 12 jours également marqués par deux séries d'assauts spectaculaires contre le QG de l'armée près d'Islsmabad et trois installations de la police à Lahore, dans l'est. Cette série d'attaques, pour l'essentiel revendiquées par les talibans, a fait 176 morts.
Un kamikaze a fait exploser sa voiture piégée contre un bâtiment de l'Agence Centrale d'Investigations (CIA)", la police criminelle, dans un quartier militaire de Peshawar, la capitale de la province du nord-ouest, qui compte plus de 2,5 millions d'habitants, a précisé Shafqat Malik, un officier de l'unité de déminage de la police.
"Nous avons dénombré 11 cadavres et 13 blessés à l'hôpital", a déclaré à l'AFP Mohammad Gul, un officier de police de Peshawar.
Un précédent bilan faisait état de six morts, "dont des détenus en prison dans le bâtiment", avait déclaré à l'AFP Omar Khan, un autre officier de police.
"Apparemment, il s'agissait d'un attentat suicide, le kamikaze était au volant d'une voiture", a déclaré en direct à la télévision d'Etat PTV le chef de la police provinciale, Malik Navid.
Les télévisions montraient un grand immeuble de briques rouges complètement éventré et un ballet d'ambulances dans lesquelles des policiers et des soldats chargeaient des blessés, certains les jambes entravées par des chaînes, des détenus manifestement.
Jeudi déjà, au moins une dizaine d'hommes armés de fusils-mitrailleurs, de grenades et équipés de vestes bourrées d'explosifs avaient attaqué quasi-simultanément à Lahore le siège de la police criminelle, une école de police et le centre d'entraînement des commandos de la police.
Les combats pour les repousser ont duré jusqu'à quatre heures dans le cas du centre d'entrainement et se sont soldés par un bilan très lourd: 28 morts dont 16 policiers, trois civils et neuf assaillants.
Les assauts n'ont pas été formellement revendiqués mais ils s'inscrivent dans la continuité des attaques et des attentats suicides perpétrés par des kamikazes talibans et qui ont fait près de 2.300 morts dans tout le pays en un peu plus de deux ans.
Jeudi également, un attentat suicide à la voiture piégée visant un poste de police à Kohat, dans le nord-ouest, avait tué 11 personnes, dont huit civils et, dans la soirée, une voiture piégée explosait entre deux immeubles habités par des employés du gouvernement à Peshawar, tuant un enfant de 5 ans.
Cette vague s'est considérablement intensifiée ces dix derniers jours, avec 176 morts dans six séries d'attaques ou attentats suicide.
Le Mouvement des Talibans du Pakistan (TTP) a revendiqué la plupart des attentats.
Récemment, les talibans ont promis de "venger" la mort du chef et fondateur du TTP, Baïtullah Mehsud, mort après avoir été atteint le 5 août par un des innombrables missiles que les drones de l'armée américaine, basée en Afghanistan, tirent régulièrement sur les zones tribales.
Samedi et dimanche, un commando de 10 talibans déguisés en soldats avait attaqué le quartier général de l'armée à Rawalpindi, près d'Islamabad, puis pris en otages pendant plus de 20 heures 42 militaires et des civils employés par l'armée. Onze militaires au total ont été tués, ainsi que trois otages et neuf assaillants.