Face à la progression de la pandémie aux États-Unis, 20 millions de Californiens se sont reconfinés lundi. Le procureur général de cet État, Xavier Becerra, devrait prendre la tête du ministère américain de la Santé dans la future administration Biden.
Comme le reste des États-Unis, pays le plus touché au monde par la pandémie de coronavirus avec plus de 283 000 décès pour près de 15 millions de cas recensés, la Californie fait face à un troisième rebond de l'épidémie. Le sud de l'État fait donc l'objet depuis lundi 7 décembre de nouvelles mesures de confinement touchant quelque 20 millions d'habitants.
"Nous sommes à un moment critique de notre combat contre le virus et nous devons prendre des mesures décisives dès maintenant afin d'éviter au système hospitalier californien d'être submergé", a expliqué Gavin Newsom, le gouverneur démocrate de cet État où 85 % des lits en unités de soins intensifs sont occupés.
Pour sa part, la ville de New York a rouvert lundi les écoles élémentaires publiques, mais les autorités pourraient décider d'une nouvelle fermeture des salles de restaurants en raison d'une lente remontée de l'épidémie.
Le président sortant Donald Trump a annoncé lundi que son avocat personnel Rudy Giuliani, dernier en date des nombreux membres du cercle rapproché du président américain à être frappé par le virus, allait "très bien" et n'avait "pas de température" après avoir été hospitalisé à Washington. Rudy Giuliani, 76 ans, a été testé positif après avoir sillonné les États-Unis depuis un mois, sans masque, pour contester la victoire du démocrate Joe Biden à l'élection présidentielle du 3 novembre.
"Mettre la pandémie sous contrôle"
Ce dernier a annoncé lundi plusieurs nominations pour sa future équipe en charge de la santé, qui sera confrontée selon lui "à l'un des plus grands défis auquel l'Amérique a fait face : mettre la pandémie sous contrôle".
Le procureur général de Californie Xavier Becerra devrait ainsi prendre la tête du ministère américain de la Santé, tandis que Joe Biden confirme vouloir faire du très respecté directeur de l'Institut des maladies infectieuses Anthony Fauci, déjà membre de l'équipe en charge de la crise sanitaire à la Maison Blanche sous l'administration Trump, son conseiller principal sur la pandémie.
La propagation du Covid-19 continue de s'accélérer : depuis le 24 novembre, plus de 10 000 décès sont enregistrés en moyenne chaque jour sur la planète (à l'exception de dimanche, mais les bilans sont généralement plus bas le week-end). Au total, la pandémie a fait au moins 1 539 649 morts dans le monde et contaminé plus de 67 millions de personnes.
En Italie, où la barre des 60 000 morts liées au Covid-19 a été franchie dimanche, la ministre de l'Intérieur Luciana Lamorgese a appris lundi qu'elle avait été testée positive, en plein milieu d'une réunion des ministres, dont deux, en plus d'elle, ont donc dû être placés à l'isolement.
"Un marathon, pas un sprint"
Au Royaume-Uni, les premières doses de vaccin commenceront à être administrées mardi, mais la majorité de la population britannique devra attendre 2021, priorité étant donnée aux résidents et personnel des maisons de retraite, suivis ensuite par les soignants et les plus de 80 ans. La distribution du vaccin sera "un marathon et pas un sprint", selon le directeur médical du service public de santé (NHS), Stephen Powis.
Le Royaume-Uni (au moins 61 245 morts) a été le premier à donner son feu vert au vaccin de l'alliance Pfizer/BioNTech. L'Agence européenne du médicament devrait rendre un avis sur ce vaccin d'ici fin décembre. La campagne à venir est cruciale pour le gouvernement du Premier ministre britannique Boris Johnson, très critiqué pour sa gestion de la pandémie.
La Belgique, la France et l'Espagne prévoient des campagnes de vaccinations en janvier, en commençant par les personnes les plus vulnérables.
Samedi, la Russie avait commencé à administrer son "Spoutnik V" à des travailleurs sociaux, du personnel médical et des enseignants à Moscou. Ce vaccin russe est pourtant encore dans la troisième et dernière phase d'essais cliniques.
Une situation "trop préoccupante"
Cinquante-et-un candidats vaccins sont actuellement testés sur des humains, 13 étant en dernière phase d'essais, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a estimé lundi que la vaccination ne devait pas être rendue obligatoire, sauf dans des circonstances professionnelles spécifiques.
L'Indonésie, qui avait lancé en août une campagne de tests avec le vaccin du groupe chinois Sinovac, sur 1 660 volontaires, a reçu dimanche soir une première livraison de 1,2 million de doses, arrivées par avion de Pékin.
En Israël, les autorités ont annoncé lundi l'entrée en vigueur cette semaine d'un couvre-feu nocturne en raison d'une résurgence de cas de Covid-19.
Le Danemark, confronté à une flambée de cas, va fermer collèges, lycées, bars, cafés et restaurants dans 38 communes, dont Copenhague. "La situation est trop préoccupante", a justifié lundi la Première ministre Mette Frederiksen.
En Grèce, le gouvernement a annoncé lundi la prolongation jusqu'au 7 janvier des principales mesures de confinement, dont la fermeture des écoles, des restaurants, des salles de sport et des stations de ski. Là aussi, la vaccination est prévue pour janvier. A contrario, le gouvernement autrichien a levé lundi le confinement drastique instauré mi-novembre.
Avec AFP