
Le Qatar et l'Arabie saoudite, pays rivaux dans la crise du Golfe, ainsi que des parties neutres tels qu'Oman et le Koweït, ont constaté, vendredi, des avancées dans la résolution du conflit diplomatique opposant l'émirat au royaume et à trois de ses alliés arabes.
Pays rivaux dans la crise du Golfe, le Qatar et l'Arabie saoudite ont fait état, vendredi 4 décembre, de progrès dans la résolution de cette guerre diplomatique opposant le petit émirat au puissant royaume et à trois de ses alliés arabes.
"Il est temps que ce conflit soit résolu", a déclaré le secrétaire d'État américain Mike Pompeo qui s'exprimait depuis Bahreïn, où il assistait à une conférence sur la sécurité régionale.
De son côté, le ministre koweïtien des Affaires étrangères, cheikh Ahmed Nasser al-Mohammed Al-Sabah, dont le pays mène les efforts de médiation, a affirmé que toutes les parties avaient exprimé leur volonté de conclure un "accord final", lors des récentes "discussions fructueuses" auxquelles ont pris part les États-Unis.
Sur la chaîne Al Jazeera, une responsable du ministère qatari des Affaires étrangères, Lolwah al-Khater, a estimé, vendredi, que les commentaires du Koweït représentaient le "début d'une voie vers une solution", y voyant une étape "positive et importante".
"Crise inutile"
L'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Bahreïn et l'Égypte ont coupé en 2017 leur relations avec le Qatar, qu'ils accusent d'être trop proche de l'Iran, et de soutenir des groupes islamistes radicaux, ce que Doha nie.
Les quatre pays ont notamment chassé les Qataris qui résidaient sur leur sol, leur ont fermé frontières et ports et ont interdit d'accès les avions qataris à leur espace aérien.
"Nous avions réalisé un progrès certain (vers la résolution du conflit) il y a plus d'un an et ensuite les choses se sont ralenties", a affirmé le chef de la diplomatie qatarie, cheikh Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani, lors du Forum du dialogue méditerranéen qui se tient à Rome. "En ce moment même, il y a des mouvements qui, nous l'espérons, mettront fin à cette crise."
"L'unité du Golfe est très importante pour la sécurité de la région. Cette crise inutile doit se terminer sur la base du respect mutuel", a-t-il encore dit.
La Turquie appelle à la fin des sanctions imposées au Qatar
Plus tard, lors du même évènement qui se tenait de façon virtuelle en raison de la crise sanitaire, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal ben Farhan Al-Saoud, a indiqué qu'un "accord final était à portée de main".
"Je suis quelque peu optimiste sur le fait que nous sommes proches de finaliser un accord entre toutes les nations en litige pour parvenir à une solution qui sera, nous pensons, satisfaisante pour tous", a-t-il ajouté.
La Turquie s'est elle aussi félicitée vendredi soir de l'avancée accomplie, saluant "les efforts sincères" du Koweït pour le règlement de la crise, et appelant à la fin des sanctions imposées au Qatar qu'elle a qualifiées d'"injustes".
Des analystes avaient estimé auparavant que toute solution pourrait être trouvée seulement entre Riyad et Doha, excluant notamment les Émirats arabes unis, le pays le plus critique envers le Qatar depuis le début de la crise.
Les propos du prince Fayçal laissent envisager un accord plus global mais ni Abou Dhabi, ni Manama n'ont réagi dans l'immédiat aux commentaires du responsable saoudien.
Le gendre et conseiller du président américain Donald Trump, Jared Kushner, aurait abordé la question et poussé à des avancées lors d'une visite, mercredi au Qatar. Peu de détails ont été communiqués sur la visite du conseiller, qui s'est également rendu en Arabie saoudite.
Le Qatar, prêt à engager des négociations sans condition préalable
Le conseil à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Robert O'Brien, a quant à lui récemment indiqué que permettre aux avions qataris de survoler l'Arabie saoudite, via un "pont aérien", faisait partie des priorités de l'administration Trump.
En contrepartie, le Qatar pourrait accepter que sa chaîne satellitaire Al Jazeera se fasse moins critique à l'égard de l'Arabie saoudite, selon un analyste s'exprimant sous couvert d'anonymat.
Le Qatar a répété qu'il était prêt à engager des négociations sans condition préalable mais n'a pas accepté publiquement de faire des compromis au sujet des 13 conditions posées par les pays qui le boycottent pour normaliser les relations.
Avec AFP